vendredi 9 septembre 2016 par Notre Voie

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Collectif de l'opposition démocratique (CODE) composé de URD, RPP, RPCI, RPC-Paix, Alternative MNC, FPU a marqué sa surprise suite à une invitation à participer à une réunion du Cadre permanent de dialogue (CPD) adressée par le ministre d'Etat chargé du Dialogue politique, en date du 5 septembre 2016 avec pour ordre du jour, entre autres, le projet de nouvelle Constitution. Des partis membres du CPD voudraient rappeler qu'ils ont en date du 30 juin dernier, déjà exprimé leur position sur le projet de Constitution à l'occasion d'une déclaration commune du CODE dont ils sont membres cofondateurs. Cette même position a été réaffirmée, au cours de la conférence de presse donnée par notre organisation le 1er août 2016. Par la suite, en réponse à une invitation à participer à la session du CPD annoncée pour le 10 août dernier sur le projet de Constitution, ces partis ont réitéré leur position et adressé au ministre d'Etat le texte de leur déclaration commune, tout en exprimant leur disposition à discuter ultérieurement de toute autre question d'intérêt national. C'est pourquoi, nous partis membres du CPD, avons marqué notre surprise devant la deuxième invitation à une réunion du CPD, parvenue le mardi 6 septembre, où apparaît de nouveau à l'ordre du jour, la question du projet de Constitution, explique ce Collectif qui rappelle toutefois son entière disposition à poursuivre le dialogue politique avec le gouvernement.
En réponse à cette invitation, le CODE précise qu'il a adressé une lettre en date du mardi 6 septembre au ministre d'Etat, pour lui demander, le retrait du point relatif au projet de Constitution de l'ordre du jour de cette réunion. Par la même occasion, nous avons suggéré l'inscription à l'ordre du jour, les questions du Statut de l'opposition et de l'égal accès des partis aux média du service public.
Sur le fond du débat autour du projet de nouvelle Constitution, les partis membres du CODE qui insistent sur leur profond attachement à l'instauration d'une démocratie véritable en Côte d'Ivoire, estiment que la démarche du président de la République, démarche solitaire et anti-démocratique bafoue le droit inaliénable du peuple ivoirien souverain à se donner une Constitution, est irrecevable et consacre une dérive autoritaire. Pour ces partis de l'opposition comme pour toute l'opposition d'ailleurs, les réformes annoncées dans le projet de nouvelle Constitution, notamment l'instauration d'un poste de Vice-président dont les mesures transitoires vont permettre de le nommer, ce qui le soustrait au suffrage universel en attendant qu'il soit élu en 2020 et la création d'un Sénat dont le tiers serait nommé par le président de la République, et la suppression de la Commission électorale indépendante-CEI. Toutes ces mesures fragilisent la paix sociale et compromettent l'avenir de notre pays constituent de graves dangers. En conséquence, le CODE réitère sa demande pressante au chef de l'Etat de retirer purement et simplement son projet de nouvelle Constitution au regard des graves difficultés que vivent les populations et qui nous imposent d'ériger en urgence nationale la question sociale et la réconciliation nationale.

Bruno Kouadio