mardi 13 septembre 2016 par L'Inter

Il y a des événements que des peuples digèrent difficilement. C'est le cas du coup d'Etat militaire survenu en Côte d'Ivoire à la fin de l'année 1999.

Ce putsch auquel a pris part l'un des fils du terroir Gouro, en la personne de feu le colonel Moassi Grena, ancien ministre de l'Intérieur sous la transition militaire, décédé en 2014, n'a jamais été digéré par les siens.

Le chef du village de Yaofla, Guy Diby Koffi, qui nous en a fait la confidence jeudi dernier, à son cabinet sis au centre-ville d'Oumé, n'a pas caché la gêne qu'a ressentie la chefferie de ce département.  Quand il y a eu le coup d'Etat de 1999, on a eu froid dans le dos. L'un de nos enfants était l'un des leaders de ce pustch. Au niveau traditionnel, nous n'avons pas apprécié cela. Mais, c'est arrivé. Ce furent des moments douloureux pour notre pays, mais il fallait passer par là. Ceci étant, petit à petit, la Côte d'Ivoire s'est remise au travail .

Le chef Diby regrette également le coup d'Etat manqué de 2002. Toutefois,il fait noter que même entre les dents et la langue, il y a parfois des soucis. Ce qui ne les empêche pas de cohabiter.  C'est pourquoi le père, qui est le chef de l'Etat, prône le vivre ensemble. Notre rôle, en tant que chefs de villages, c'est de donner des conseils à nos enfants. Que les politiques écoutent les chefs que nous sommes , a déclaré notre interlocuteur.

Poursuivant, le chef Guy Diby Koffi a également confié que l'arrivée du président Ouattara au pouvoir avait causé une grosse frayeur au sein des Kweni (Nom originel des Gouro) du département d'Oumé, pour diverses raisons.  Il faut le dire, l'avènement du président Ouattara nous avait fait peur. Des écrits et des dires nous ont fait peur. On se demandait, s'il venait au pouvoir, est-ce que les Blancs n'allaient pas nous envahir et nous spolier de nos terres ? Aujourd'hui, ces craintes sont passées. Alassane, au pouvoir, est le président de tous les Ivoiriens, y compris les Kweni, et nous sommes heureux du travail qu'il fait pour le pays , a avoué le chef gouro, qui précise que c'est désormais le peuple qui cherche à se rapprocher du chef de l'Etat. Il a salué les promesses tenues par le président de la République, à l'image du statut accordé aux rois et chefs traditionnels.  Il nous a dotés d'un statut en plus d'un siège. Il pousse loin pour que nous ayons le directoire au sein de la Chambre des rois et chefs traditionnels. En tant que fils de chef, il a fait de nous des chefs craints et respectés. Il reste que cela soit accompagné par des soutiens financiers , a salué M. Diby Koffi, qui a abordé un autre sujet d'intérêt pour son peuple. A savoir la problématique du foncier. Car, précise-t-il,  la terre est une bombe à retardement . ... suite de l'article sur L'Inter