vendredi 30 septembre 2016 par Le Quotidien d'Abidjan

La vente de parcelles de terres et de plantations par des individus qui n'en sont pas les véritables propriétaires est un phénomène qui prend beaucoup de l'ampleur dans plusieurs localités du pays. Les populations des villages d'Aké Douanier, d'Ananguié et d'Ekissi N'pô, tous situés dans la sous-préfecture de Rubino dans le département d'Agboville sont sur le qui-vive. En effet, les populations se plaignent de l'expropriation de plusieurs hectares de forêts dont elles seraient victimes. Selon le secrétaire général du village d'Aké Douanier, Kré Kouamé Paul c'est plus de 300 hectares qui ont été vendus . Toujours selon lui, cette opération s'est faite en deux phases. Dans la première, c'est plus de 250 hectares qui ont été vendus pour la somme de 44 millions de francs Cfa et dans la seconde, la vente a porté sur 50 hectares qui ont été vendus à 50 millions. Cette situation, précise notre informateur, a véritablement commencé en 2008 où certaines personnes à qui n'appartiennent pas ces terres ont commencé à les vendre. Certains planteurs qui auraient refusé de brader leurs terres et plantations ont été emprisonnés puis relâchés à la suite d'une marche des populations. Les inquiétudes continuent d'animer les populations car la sous-préfecture s'est refusé de donner le nom de l'acquéreur. Cette situation que vivent les populations du département de Rubino, semble faire tache d'huile car du côté d'Akouedo village dans la commune de Cocody) c'est aussi le même triste constat. En effet, une manifestation de protestation a eu lieu ce vendredi 23 septembre devant le rond-point du nouveau camp militaire d'Akouedo pour dénoncer ces pratiques illicites. Selon le chef de terre et doyen du village d'Akouedo, Akré Blaise les populations iront jusqu'au bout car opposées à ces man?uvres d'expropriation. Le cadastre et le ministère de l'Urbanisme et de la Construction auraient été cités mais le chef qui dit ne pas croire à cette implication des autorités politiques et administratives, a promis d'entrer en discussions avec le ministère incriminé. Pour rappel, des manifestations similaires avaient eu lieu le 30 août 2016 à Yaou, village situé près de Bonoua, au sud-est du pays. Les populations avaient manifesté pour crier leur ras-le-bol contre le ministère qui les aurait exproprié de 1000 hectares de terres. Ce phénomène, si l'on n'y prend garde risque d'avoir des conséquences néfastes sur la cohésion sociale nationale.

JOËL ZOUZOUA (Stagiaire)

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