mardi 4 octobre 2016 par APA

La tendance du Front populaire ivoirien (FPI) conduite par Abou Drahamane Sangaré a dénoncé, mardi, un ''passage en force vers un pouvoir illimité'' du chef de l'Etat, annonçant ''déterminer son propre moment, son propre terrain et sa propre méthode de combat '', pour faire barrage à l'avant -projet de la nouvelle Constitution que le président ivoirien défendra, mercredi, au Parlement.

Selon le porte-parole de cette tendance, Aboubakar Koné, en se rendant ''en urgence'' lui-même à l'Assemblée nationale, pour y ''présenter et imposer à ses députés, son projet personnel de nouvelle Constitution'', le chef de l'État, Alassane Ouattara opère ''son passage en force vers un pouvoir illimité dans le temps et dans l'espace institutionnel''.

À en croire M. Koné qui animait un point presse à la résidence privée de Laurent Gbagbo, '' l'obsession d'Alassane Ouattara est hautement suspecte et ne peut être motivée que par sa volonté d'empêcher la Côte d'Ivoire d'aller à la modernité, une tendance très marquée à ramener le pays à un Etat monarchique, l'obligation de bradage des richesses nationales à ses créanciers et le désir maladif d'effacer toute trace de Laurent Gbagbo''.

En réalité,a-t-il expliqué, la constance dans la démarche d'Alassane Dramane Ouattara consiste à continuer de discréditer les institutions de la 2è République et les personnalités qui les incarnent, à semer la confusion dans l'esprit des Ivoiriens.

''Le FPI, plus que jamais attaché aux valeurs démocratiques, réaffirme que la préoccupation du peuple ivoirien, aujourd'hui, n'est absolument pas le remplacement obsessionnel d'une Constitution moderne, progressiste, populaire et légitime par une Constitution de régression, personnelle, impopulaire et contestée par laquelle Ouattara espère rester au pouvoir à vie'', a martelé Aboubakar Koné.

La préoccupation du peuple souverain de Côte d'Ivoire, a-t-il poursuivi, réside plutôt dans ''la réconciliation véritable qui passe par la libération immédiate et sans condition du Président Laurent Gbagbo, de son épouse Simone, du ministre Charles Blé Goudé et de tous les prisonniers politiques, civils et militaires...''.

M. Koné a, également, dénoncé la ''faillite'' du comité des experts et prévenu que ses membres seront ''individuellement comptables devant l'histoire, nonobstant les petites phrases sibyllines du genre ?'nous sommes l'objet de pression'' ou encore ?'si cette Constitution n'est pas votée, le ciel ne tombera pas sur la Côte d'Ivoire".

Il a appelé la ''vigilance'' des parlementaires quant à leur ''responsabilité devant l'histoire, affirmant que '' le FPI saura déterminer, comme à son habitude, son propre moment, son propre terrain et sa propre méthode de combat'' pour faire barrage, selon lui, à ''cette autre forfaiture''.

HS/ls/APA