dimanche 9 octobre 2016 par Service de communication de Charles Ambroise Fié





Le 7 juillet dernier, un Conseil des Ministres décidait de la mise en ?uvre d'un Plan d'urgence du Mont Péko. Elaboré par le Gouvernement, avec la collaboration du coordinateur humanitaire du système des Nations Unis, ce plan selon le porte-parole du Gouvernement, Bruno Koné, visait à mettre définitivement un terme à l'exploitation abusive et illégale du parc du mont Péko, occupé par des populations clandestines installées à la faveur des crises survenues en Côte d'Ivoire. Depuis le 31 juillet 2016, ce sont près de 39 000 personnes (adultes) et 26 000 enfants qui furent chassés de l'espace du Mont Peko mais aussi des villages riverains. Parmi ce lot, on compte 17.729 (adultes) et 11.548 (enfants) riverains d'ethnie guéré. Ces derniers pour la plupart occupent cet espace situé à la lisière du Mont Péko bien avant 1968, date de la première délimitation du parc national. D'autres y ont trouvé abris après l'arrivée des migrants burkinabés qui ont dû les déloger du Parc ou occuper illégalement leurs terres cultivables situées dans l'enceinte du Parc national. Et quand survint une deuxième délimitation du Parc national en 2013, ces populations riveraines autrefois hors du parc, se sont vu inclure dans le nouveau découpage comme à l'intérieur du Parc nouveau. Enfin, si les migrants Burkinabés ont pu être accueillis dans des villages Guérés tels que Bagohouo, Nidrou, Ponan Vahy ( Duekoué) et Bangolo Tahouaké, Guinglo-Tahouaké ou Diouzon ( Bangolo) ce n'est pas le cas de cette deuxième vague de populations composée uniquement d'autochtones Guérés qui sont menacés de spoliation de leurs terres, leurs plantations, leurs villages et qui ne savent plus vers qui tourner. Aussi, beaucoup ne savent pas s'ils seront pris en compte dans le programme d'urgence du Gouvernement, lequel devrait prendre en compte la situation humanitaire des déplacés du Mont Péko en matière de resocialisation, réinsertion, santé et éducation. A côté de cette préoccupation qui touche près de 22 villages riverains Guérés dans les départements de Duekoué et Bangolo, se trouve un deuxième problème. Cette fois ce sont les hommes en tréhis et lourdement armés qui érigent des barrages aux entrées des villages dans toute la région du Guémon. Chaque usager devant payer entre 1000 et 2000 fcfa à chaque passage du corridor. C'est le cas sur l'axe Pinhou-Gbapleu où on enregistre plus de sept barrages et l'axe Kpôhô ( Duékoué carrefour à Ponan Vahy) et tenus par des hommes inconnus de notre armée et qui se font salarier sur le dos des pauvres populations. Comment les autochtones Guérés des villages riverains du Mont Péko ont été piégés. Installés dans leurs campements à la lisière du Mont Péko, les autochtones Guérés qui n'avaient rien à voir avec l'opération d'évacuation du parc, ont été approchés par les agents des eaux et forêts et de l'office ivoirien des parcs et réserves (OIPR). Ces derniers les ont convaincus de sortir de leurs plantations et campements le temps d'évacuer tous les occupants illégaux du Parc. Ils nous ont dit de quitter nos champs et campements pour éviter que les Burkinabés qui sont évacués du Mont Péko ne viennent nous agresser nuitamment. Tout en nous promettant que nous regagnerions nos plantations après l'évacuation des Burkinabés. Malheureusement, alors que tout le monde est sorti du Mont Péko, les agents des Eaux et forêts nous empêchent de retourner dans nos plantations nous explique Oulai René, planteur à Bagohouo. Celui-ci ajoute que ces mêmes agents des Eaux et Forêts avec lesquels ils ont signé le deal leur réclament entre 50 et 100.000Fcfa pour avoir accès à leurs propres cultures. Quand les agents nous disaient de quitter les campements, j'avais mes cacao et café au soleil. Et quand je suis retourné hier voir, tout a disparu. Souvent quand ils vous voient avec des sacs de manioc ou bananes, ils les jettent à l'eau. Ils vous frappent et parfois vous devez payer une forte somme pour reprendre vos produits avec eux . Pour M. Ambroise Fié, fils de Bagohouo, cette situation est intolérable. C'est une nouvelle manière de spolier nos parents de l'ouest. Alors que nous avons appris que le gouvernement ravitaillera les déplacés Burkinabés en vivre le 20 octobre sans prendre en compte nos parents qui les ont accueillis chez eux, on apprend par la même occasion que ceux de nos parents qui vivaient paisiblement dans leurs campements à la frontière du Parc ne devraient plus avoir accès à leurs champs à partir du 12 octobre. C'est injuste car si l'Etat a les moyens de s'occuper des occupants illégaux et qui en plus sont accueillis dans les villages Guérés avec le risque de surpeuplement, de maladie, d'insécurité et de famine, qui va s'occuper des autochtones Guérés qui avaient accepté de jouer le jeu avec le gouvernement. Enfin, c'est la période de récolte du Riz, le cacao et le café dans cette partie du pays. C'est aussi le temps de la rentrée scolaire. Comment ces pauvres paysans vont-ils payer la scolarité de leurs enfants s'ils ne peuvent plus avoir accès à leur seule source de revenue a martelé, Charles Fié Ambroise. En attendant qu'une solution globale soit trouvée, c'est le lieu d'interpeler la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de l'indemnisation des victimes, Pr Mariatou Koné, le Coordonnateur résident des Nations-Unies Babacar Cissé et le ministre des Eaux et Forêts sur cette dernière situation dans l'affaire Mont Péko afin que ce peuple hospitalier, qu'est le Wê à l'Ouest de la Côte d'Ivoire retrouve toute sa dignité et la reconnaissance qui lui est due.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023