lundi 10 octobre 2016 par Jeune Afrique

Le procès de Simone Gbagbo, l'ex-Première dame ivoirienne, reprend ce lundi à Abidjan après plusieurs semaines d'interruption. Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, livre à Jeune Afrique sa vision sur l'événement.

Jeune Afrique : quel bilan peut-on faire des premiers mois du procès de Simone Gbagbo ?

C'est un procès qui nous paraît mal préparé, inéquitable et dont l'issue est courue d'avance. Il donne une tribune politique à Simone Gbagbo et démontre la précipitation, l'empressement de la justice ivoirienne à juger l'adversaire politique et à ne pas se pencher sur les réalités et la complexité de la crise post-électorale.

De plus, il semble que ce procès n'ait été déclenché que pour répondre à une préoccupation de la Cour pénale internationale (CPI) qui réclame Simone Gbagbo depuis des années. Nous n'attendons plus rien de ce procès, sauf la démonstration de son impréparation, de son inéquité et de son caractère contre-productif.

C'est une occasion ratée pour la justice ivoirienne. A l'heure où le Sénégal a été capable de juger Hissène Habré dans un procès équitable, il était absolument nécessaire pour la justice africaine de démontrer qu'on pouvait juger Simone Gbagbo et les autres responsables pro-Gbagbo ou Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). ... suite de l'article sur Jeune Afrique