lundi 17 octobre 2016 par Notre Voie

A ce jour, 20 pays africains ont aboli la peine de mort en droit, 34 sont encore préventionnistes, c'est-à-dire qu'ils observent avant de décider, et 16 pratiquent la peine de mort dont l'Egypte, la Tunisie et le Tchad qui a exécuté, en 2015, 10 personnes. Plus généralement, dans le monde, sur 102 pays, 82 sont abolitionnistes en droit, dont 12 pays africains. Certes, comme la souligné, lundi, à la Fondation Friedrich Naumann, à Cocody, lors de la célébration de la 14ème Journée mondiale contre la peine de mort, Paul Angaman, président d'Action des chrétien pour l'abolition de la torture (ACAT), la Côte d'Ivoire est de tradition abolitionniste en fait et en droit au regard de la Constitution de 2000.
Mais, tant qu'elle n'a pas ratifié et adhéré au Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits de civils et politiques (OP2), visant l'abolition de la peine de mort, elle peut à tout moment réintroduire la peine de mort dans ses textes. Surtout qu'avec les menaces et attaques terroristes, la tentation peut être forte de restaurer la peine de mort. D'où le plaidoyer d'ACAT, son partenaire du MIDH, l'ambassade de Suisse et de l'Organisation internationale de la Francophonie pour la ratification de ce texte au cours de la journée mondiale sur le thème Terrorisme et peine de mort.
Il importe de prendre toutes les dispositions pour que l'OP2 soit ratifié, afin d'éviter une remise en question de l'abolition de la peine de mort par d'éventuelles révisions ou changements constitutionnels, a plaidé Paul Angaman. Nous avons des urgences. L'adoption de ce texte n'en est pas une dans un contexte de sortie de crise mais le processus est enclenché, le texte est à l'étude, s'est défendu le représentant du ministère de la Justice.

Bruno Kouadio