jeudi 27 octobre 2016 par APA

Abidjan (Côte d'Ivoire) - Dans un communiqué transmis mercredi soir à APA, le Procureur général Ali Yéo donne les raisons du renvoi du procès de Mme Simone Gbagbo, ''accusée de crimes contre l'humanité et crimes de guerre'', au 2 novembre, soulignant que les personnalités politiques auraient dû être citées par ?'acte d'huissier''.

Le lundi 24 Octobre dernier, écrit Ali Yéo, ''la Cour devait entamer l'audition des témoins appelés par la défense de Mme Simone Gbagbo. A l'ouverture de l'audience, la Cour a constaté qu'aucun témoin n'a comparu''.

Interrogés, poursuit M. Yéo, les Avocats de Mme Gbagbo ont expliqué qu'ils avaient invité, par simple lettre, certaines personnalités, notamment ''Messieurs Ahoussou Kouadio Jeannot, Soro Kigbafori Guillaume, Diby Koffi Charles et les Généraux Philippe Mangou, Kassaraté Edouard et Brindou Mbia'', à venir témoigner.

''Ayant constaté leur absence, ils ont demandé à la Cour de reporter l'audience et d'ordonner la citation de ces personnes, en qualité de témoin'', informe le Procureur général.

Cette requête, selon Ali Yéo, est rejetée par un arrêt de la Cour au motif que ''ces personnes auraient dû être citées par acte d'huissier, avant l'ouverture des débats, conformément aux dispositions du Code de Procédure Pénale, et que faute de l'avoir fait dans les formes et délais prescrits par la loi, les avocats de Mme Gbagbo ne pouvaient pas demander à la Cour de réparer, aujourd'hui, ce qui a été une omission de leur part'', précise -t-il.

Les avocats de l'accusée ayant, ''séance tenante'', décidé de ''suspendre momentanément leur participation aux audiences, en attendant de se concerter et d'aviser'', à l'annoncé de la décision de la Cour et ''prenant acte de cette décision (ndlr: des avocats) , la Cour a renvoyé l'affaire au mercredi 2 novembre 2016, toujours pour l'audition des témoins de Mme Gbagbo'', conclut M. Yéo.

Simone Gbagbo (68 ans) , ex-Première dame, déjà condamnée à 20 ans de prison, en 2015, pour des faits ''d'atteinte à la sûreté de l'État'', est poursuivie, depuis le 31 mai 2016, devant la Cour d'assises d'Abidjan, pour ''crimes contre l'humanité et crimes de guerre'' lors de la crise postélectorale de décembre 2015 à avril 2016.


HS/ls