lundi 31 octobre 2016 par Notre Voie

Le plasticien Aboli Kann est sur les cimaises à Houkami Guyzagn Galerie sise à Cocody-Bonoumin du 27 octobre au 10 novembre. Il y propose 37 toiles.

Au vernissage de cette exposition baptisée Au c?ur de la cité, jeudi dernier, l'artiste, a dit vivre le vernissage comme un moment de partage. J'ai toujours considéré la création en trois dimensions : l'artiste, le critique et le regard inconditionnel, c'est-à-dire amoureux de la chose artistique, a-t-il fait savoir, estimant que l'art constituant notre patrimoine commun est de facto notre point de ralliement. Et quand bien même je passerais de longs moments de solitude dans mon atelier, je ne me sentirai jamais seul. Mon sentiment ce soir est partagé entre le désir de m'éclipser pour laisser parler l'?uvre sans aucune interface de ma part. Et le besoin d'être disponible pour chacun de vous, a-t-il précisé. A l'en croire, son travail se structure à partir de formes géométriques, pour construire un ensemble de scènes juxtaposées ayant pour but de suggérer une mosaïque ; caractère même de la condition humaine. A travers ma peinture, j'appréhende mon espace et mon temps. En fait, ce qui constitue l'essentiel de mon environnement socioculturel, a-t-il avancé. Il a reconnu qu'on va voyager au c?ur de la cité, à travers une trentaine de toiles qui plantent le décor. Avec une approche scénographique qui commence avec un relent naïf pour subir au fur et à mesure des métamorphoses. Cette fois, non pour admirer les belles bâtisses qui donnent fière allure, mais pour côtoyer les individus qui en constituent les particules atomiques. Je les peins à ma façon en les marquant de grands traits et des plus fins pour mieux les cerner et les circonscrire.

Bien avant, le critique d'art Mimi Errol, présentant cette exposition, a souligné que, pour l'artiste exposant, la cité est tout un ensemble de cultures différentes qui cohabitent. Et que la ville africaine, que l'on veuille ou non, doit refléter notre monde rural. Parce que tout est lié. Il y a des liens visibles et invisibles. L'homme est social, il n'est donc pas seul, isolé. Les conflits dans les cités africaines pour la plupart du temps ne se règlent pas au commissariat de police, mais au sein des communautés, fait-il remarquer. Faisant des chefs des communautés des centres de décision. Pour lui donc, plus qu'une idée d'exposition, c'est une théorie de la ville africaine idéale et authentique que l'artiste aborde dans cette exposition.


Marcellin BOGUY