jeudi 3 novembre 2016 par Jeune Afrique

Deux semaines plus tôt, le 15 octobre 1960 au restaurant le Plat d'Argent, toujours à Genève. Félix Moumié ? dirigeant de l'Union des populations du Cameroun (UPC) ? dîne aux abords du Lac Léman en compagnie de Jean-Martin Tchaptchet (président de la section France de l'UPC) et un journaliste nommé Claude Bonnet. Ce dernier est censé travailler à l'agence suisse Allpress, un organe connu pour être proche des milieux anticolonialistes ? et dont l'UPC a besoin pour médiatiser le combat armé qu'il mène pour l'indépendance réelle du Cameroun.

Moumié a déjà rencontré ce journaliste à première vue sympathique à deux reprises. Une première fois l'année précédente à Accra (où il vit en exil), puis à Genève en compagnie de Tchaptchet. En réalité, Claude Bonnet n'est pas un journaliste mais un ancien militaire français : poilu de la Grande Guerre, résistant et surtout membre du Sdece, le service de documentation extérieure et de contre-espionnage français. Il s'appelle en réalité William Bechtel ? alias Grand Bill ? et il a été choisi pour mener à bien l'opération homo (pour homicide ).

Il fait partie de la Main Rouge, un sous-groupe du Sdece . Son plan est relativement simple : mettre dans le verre de Moumié durant le repas un poison inodore et sans goût, le thallium, censé maquiller l'assassinat en mort par maladie. ... suite de l'article sur Jeune Afrique