mardi 8 novembre 2016 par APA

Le procès de l'ex-première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a été à nouveau suspendu, lundi, du fait de la défense qui exige toujours la comparution de certaines personnalités parmi lesquelles le chef du parlement, Guillaume Soro, les généraux Philippe Mangou (ex- patron de l'armée au moment des faits), Edouard Kassaraté (ex-commandant supérieur de la gendarmerie).

Ce sont huit témoins à décharge qui devraient comparaître ce lundi à la barre de la Cour. Mais, aucun de ces témoins de l'accusation n'étaient présents pour être entendus. Sur cette absence, Me Blédé Déhora de la défense a indiqué au juge, Boiqui Kouadio, qu'elle (la défense) veut que la Cour nous donne la garantie que les personnalités citées vont effectivement comparaître pour donner leurs versions des faits .

Vous n'avez pas à nous imposer l'ordre de passage des témoins , a pour sa part répondu le Juge. Nous n'allons pas continuer ce procès si les acteurs des faits ne sont pas entendus , a insisté pour sa part, Me Rodrigue Dadjé, avocat principal de Simone Gbagbo pour qui, il y'a un vrai problème qui est la comparution des acteurs des faits .

On n'a pas encore trouvé le bon habillage juridique pour qu'on voit comment ils vont comparaître. Donc, nous allons continuer à discuter demain (mardi) et on va apprécier , a-t-il indiqué.

Du côté des victimes de la crise post-électorale, on estime que la défense fait du dilatoire . La défense fait du dilatoire avec la complicité de la justice ivoirienne. Et les victimes ne sauraient l'accepter , a accusé, Issiaka Diaby, Président du collectif des victimes en Côte d'Ivoire ( COVICI) qui regrette que le procès piétine .

Il faut que la justice soit forte. Ce n'est pas à la justice ivoirienne de faire comparaître des témoins à décharge. C'est à la défense elle-même de faire venir ses témoins à décharge , a estimé M.Diaby. Le procès reprend mardi.

Selon le calendrier établi par la Cour, MM. Brindou M'bia, Jeannot Ahoussou Kouadio, Mangou Philippe, Kassaraté Édouard, Diby Koffi Charles et Soro Kigbafori Guillaume comparaîtront pour leur témoignage le mercredi 16 novembre.

Simone Gbagbo (68 ans), déjà sous le coup d'une condamnation à 20 ans de prison pour des faits d'atteinte à la sûreté de l'Etat, en 2015, est poursuivie devant la Cour d'Assises depuis le 31 mai 2016, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011 qui a fait officiellement plus de 3000 morts.