jeudi 17 novembre 2016 par Notre Voie

Le pire a été évité le lundi 14 novembre à Kpata, dans la sous-préfecture de Biankouma. C'est que le sous-préfet de cette localité, Gnékpié Gnahé, a échappé à un lynchage au cours de la cérémonie d'intronisation du chef de village de Kpata. En effet, au cours de la cérémonie de délivrance des arrêtés de nomination de 13 des 14 villages de la sous-préfecture de Kpata, la population et les 13 autres chefs se sont opposés à la nomination du chef du village centre, Gba Droh, pourtant reconnu par le sous-préfet. Selon les gardiens de la tradition, Gba Droh n'est pas de la lignée du défunt chef. Le trône devrait échoir à Bamba Yemma au regard des us et coutume Toura.

Bien qu'informé de l'hostilité des Toura, le sous-préfet a fait un passage en force en adressant une circulaire à 13 des 14 chefs que compte la sous-préfecture de Kpata. J'ai l'honneur de vous informer que la remise des arrêtés de nomination aux 13 villages de la S/P de Kpata aura lieu lundi 14 novembre 2016. Toute absence à cet évènement exceptionnel sera considérée comme une démission, un abandon. Vu la gravité de cet acte, vous serez destitué et remplacé par une autre personnalité qui aime sa population, a-t-il écrit, en l'absence du sous-préfet de Biankouma.

C'était mal connaitre les jeunes et les femmes qui ont démonté les bâches dressées pour la cérémonie, en présence du sous-préfet et de la gendarmerie. Le sous-préfet, le chef contesté et ceux qu'ils avaient invités ont tous pris leurs jambes à leur cou pour se terrer là où ils pouvaient. Les populations de Kpata, avec à leur tête l'ensemble des chefs des 14 villages, ont ensuite rétabli l'ordre traditionnel en intronisant Bamba Yemma, chef légitime du village centre, Kpata. Le porte-parole des chefs traditionnels des 14 villages, Gbindé Alexis, chef du village de Gahoté, en a profité pour exiger le départ du sous-préfet Gnekpié Gnahé. Car selon lui, il n'incarne pas les valeurs de paix et de cohésion sociale du peuple Toura. Au moment où nous mettions sous presse, le sous-préfet ne décrochait aucun appel et n'ouvrait à personne son portail.

Privat Giresse