vendredi 18 novembre 2016 par Jeune Afrique

Le président de la Cour d'assises, le juge Boiqui Kouadio, a décidé mercredi que le procès de Simone Gbagbo, l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, pour crimes contre l'humanité, se poursuivrait sans elle et avec des avocats commis d'office. Me Ange Rodrigue Dadjé était jusque-là son principal conseil. Il réagit pour Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quelle est votre réaction après la décision de la Cour d'assises de nommer des avocats commis d'office pour poursuivre le procès de Simone Gbagbo ?

Me Ange Rodrigue Dadjé : Cela montre bien que la justice ne veut pas que l'on connaisse la vérité. Elle refuse que les acteurs liés aux faits pour lesquels ma cliente est jugée comparaissent comme nous le demandions. La Cour d'assise et le procureur disent que la responsabilité de faire citer ces témoins nous revient. Or, selon le code pénal ivoirien, le procureur général est obligé de faire citer les témoins que la défense lui communique et dont elle estime que les déclarations sont nécessaires à la manifestation de la justice.

Pourquoi teniez-vous à faire comparaître des personnalités comme Guillaume Soro ou le directeur général de la police, Brindou M'Bia ?

Prenez la manifestation devant la Radio télévision ivoirienne le 16 décembre 2010. On dit que Simone Gbagbo a donné l'ordre à la police de tirer sur la manifestants. Brindou M'Bia était à l'époque le responsable de la police chargée d'encadrer la marche. Ne faudrait-il pas qu'il vienne expliquer si ses éléments ont réellement tiré sur des personnes non armées et qui lui a donné l'ordre ? Pour ce qui est de Guillaume Soro, alors chef de la rébellion, nous avons communiqué une vidéo au dossier de l'instruction dans laquelle on le voit donner l'ordre à ses forces militaires de participer à la marche avec des armes de guerres. ... suite de l'article sur Jeune Afrique