lundi 21 novembre 2016 par L'Inter

On peut le dire sans risque de se tromper. C'est la plus grande surprise des élections législatives du 18 décembre prochain.
A ce scrutin, le Premier ministre en exercice, Daniel Kablan Duncan, est candidat. 73 ans révolus, c'est la première fois que l'actuel chef de gouvernement ivoirien sollicite un poste électif. Le natif de Grand-Bassam - où il veut se faire élire député ? ne s'est jamais attaché aux postes politiques. Technocrate chevronné, celui qui passe pour être un militant par défaut du Pdci, en raison sa présence très transparente sur la scène politique, a étonné plus d'un quand son nom est apparu sur la liste du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp).
Que peut bien rechercher cet habitué du Palais d'Abidjan, dont l'ombre rime plus que jamais avec les couches de la Primature qu'il a retrouvée pour la deuxième fois de sa carrière depuis 2012 ? Que va faire Duncan avec un poste de député pendant qu'il assure encore les fonctions de chef du gouvernement ? Ces interrogations sont suffisamment éloquentes quant à l'objectif visé par le Premier ministre ivoirien en s'engageant dans la course au Parlement. Non pas que Daniel Kablan Duncan soit suffisamment gourmand pour rechercher un cumul de postes. Car, la Constitution ivoirienne, en son article 84, alinéa 2, est claire :  Le Parlementaire nommé membre du gouvernement ne peut siéger au Parlement pendant la durée de ses fonctions ministériels . Autrement, aucun ministre, encore moins le Premier ministre, ne peut exercer un mandat législatif pendant qu'il demeure en fonction. Ainsi, pour la plupart des membres du gouvernement candidats, il s'agit d'user de leur posture pour ravir le plus de sièges au profit de leurs formations politiques respectives, quitte à les faire exercer par leurs suppléants.
Pour d'autres, le poste de député acquis n'est rien d'autre qu'une garantie supplémentaire pour demeurer dans l'arène ou préserver des subsides en cas de départ du gouvernement. Si le premier cas de figure peut bien expliquer la candidature de l'actuel chef du gouvernement, Kablan Duncan est loin de s'attacher à un poste de député pour des subsides. Par contre, selon des indiscrétions très poussées, le premier poste électif que sollicite l'actuel locataire de la Primature s'inscrit droit dans la logique des changements qui s'annoncent en début 2017.
Conformément à la nouvelle Constitution, en effet, le président de la République se prépare à la mise en place des nouvelles institutions que sont la Vice-présidence et le Sénat. Pour le poste de vice-président, qui est une émanation du 12ème congrès du Pdci-Rda, Daniel Kablan Duncan, vice-président de ce parti, serait bien parti pour occuper ce fauteuil. A défaut du ticket présidentiel élu, comme ce sera le cas en 2020, ce serait déjà un pas que le premier vice-président soit choisi parmi les personnalités jouissant d'une onction populaire. ... suite de l'article sur L'Inter