jeudi 18 aout 2016 par L'intelligent d'Abidjan

Parti sans tambour ni trompette de la tête de l'Institut national de la statistique (INS), alors que rien ne présageait son départ brutal d'une institution à qui il a donné ses lettres de noblesse, Ibrahima Ba continue de faire les frais d'un acharnement injustifié.

Ingénieur Statisticien-Démographe, débarqué de la Direction de l'INS après l'avoir servie depuis 1978 avec sérieux, abnégation et compétence, il a accepté de partir non sans refuser de se conformer aux dispositions exigibles en la matière.

Il s'est soumis à l'exercice de passation des charges. Il a été ensuite demandé au statisticien émérite de fournir des explications complémentaires sur des points qui étaient inscrits à l'ordre du jour à la passation des charges. Il s'agit de la gouvernance des projets à l'Ins, de la situation du compte séquestre, de la gestion du personnel et les PDAs du Brésil.

Sur ces questions, Ibrahima BA n'a posé aucun obstacle à répondre au rendez-vous du mardi 09 août 2016 au cabinet du ministre du Plan et du Développement. Cette rencontre qui a démarré autour de 11h Gmt au lieu de 10h a accouché d'une souris. Non pas par le fait du Dg sortant qui a une excellente maîtrise de tous dossiers, mais à cause d'une divergence de vues sur ces dossiers entre le Président du conseil d'administration et le DG entrant de l'Ins. Face à cet état de fait, la ministre Kaba Nialé a instruit l'inspecteur général dudit ministère à l'effet d'exiger de la direction générale et du conseil d'administration leurs rapports respectifs. Comme si cela ne suffisait pas, il a été encore demandé à Ibrahima Ba de produire de nouveaux documents relatifs notamment au Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH). Un rapport de gestion, notons-le, avait déjà été fait et fortement approuvé par le Conseil des ministres du 05 Août 2015. La qualité de travail lui avait valu la reconnaissance du mérite de toute son équipe ayant conduit l'opération et la reconnaissance par le gouvernement à la même occasion de la nécessité de mobiliser 900 millions de Fcfa, devant servir aux dettes des fournisseurs et aux bonus des agents de certaines localités dont Daloa, Bondoukou et San Pedro.

Ce même conseil avait autorisé la décoration d'Ibrahima Ba et de toute son équipe en signe de reconnaissance du travail bien fait. Les multiples demandes de documents justificatifs n'ont en rien altéré la sérénité de ce grand manager dont les qualités ont été encore reconnues par NOV'Afrique le 29 juillet 2016 au Maroc, le lendemain du jour où il a été remplacé alors qu'il était en mission d'Etat au Niger. Une mission qui s'inscrivait dans le cadre de l'harmonisation du dispositif des enquêtes auprès des ménages. Ibrahima Ba apprend-t-on, est habitué à laisser des traces d'une gestion rigoureuse et inattaquable lorsqu'il part d'une institution, afin de permettre au nouvel entrant de s'en servir comme boussole. L'homme reste toujours bon pour le service, pour servir son pays, l'Etat de Côte d'Ivoire.

Ernest Famin