jeudi 18 aout 2016 par AIP

Abidjan ? Dans un rapport publié ce jeudi, l'organisation non gouvernementale Amnesty International dévoile l'enfer des prisons syriennes où en moyenne, plus de 300 personnes meurent chaque mois.

Electrocution, brûlure, viol, l'ONG dévoile des tortures à grande échelle dans les prisons de Syrie, commis en toute impunité. Selon Amnesty International, les détenus sont systématiquement torturés et plus de 17.000 détenus y sont morts depuis 2011.

Le nouveau rapport dénonce les crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales. Il témoigne du quotidien de milliers de détenus en s'appuyant sur les cas de 65 victimes de torture qui ont décrit les mauvais traitements qui leur ont été infligés.

Des conditions inhumaines règnent dans les locaux par les services de renseignement syriens et notamment dans la prison militaire de Saidnaya, en périphérie de Damas, note l'ONG. La liste des atrocités relatées brosse un tableau insoutenable des violences que subissent les détenus au moment de leur arrestation, durant leur interrogatoire, puis pendant leur incarcération.

Les personnes interrogées, notamment les femmes, ont raconté que, souvent, ces fêtes de bienvenue étaient suivies de contrôles de sécurité au cours desquels, certaines ont été violées ou ont été victimes d'autres violences sexuelles par les gardiens.

Dans les locaux gérés par les services de renseignement, les personnes détenues se sont vu infliger d'incessants actes de torture et d'autres mauvais traitements pendant qu'on les interrogeait, généralement dans le but de leur extorquer des aveux ou d'autres informations, ou bien de les punir.

Les méthodes dites du pneu (dullab, la victime est suspendue à un pneu et frappée à coups de bâton ou de câble) ou de la falaqa (coups assenés sur la plante des pieds) y sont régulièrement pratiquées. L'ONG cite également les décharges électriques, le viol et d'autres sévices sexuels, l'arrachage d'ongles des pieds ou des mains, et les brûlures avec de l'eau bouillante ou des cigarettes.

Pour Amnesty International, les conditions de détention déplorables dans les locaux des services de renseignement, notamment dues à la surpopulation, à la nourriture insuffisante, à des soins médicaux limités et à l'absence d'installations sanitaires adaptées, constituent un traitement cruel, inhumain et dégradant et sont interdites par le droit international.

Les statistiques de la Human Rights Data Analysis Group (HRDAG) révèlent que 17 723 personnes sont mortes en détention en Syrie, entre le début du conflit en mars 2011 et décembre 2015, soit en moyenne plus de 300 décès par mois.

Aussi, l'ONG demande-t-elle à la communauté internationale d'agir. La communauté internationale, en particulier la Russie et les États-Unis qui co-président les négociations pour la paix en Syrie, doit placer ces violations des droits humains en tête des priorités dans ses discussions avec les autorités syriennes, comme avec les groupes armés, et les engager tous ensemble à cesser d'utiliser la torture et les autres mauvais traitements , recommande le Rapport.

Amnesty International demande en outre la libération de tous les prisonniers d'opinion et réclame des soins pour les victimes.

(AIP)

cmas