mercredi 31 aout 2016 par AIP

San Pedro, Des actes de violence consécutifs à un litige foncier urbain opposant deux planteurs et opérateurs économiques résidant à Gabiadji, à 35 km de San Pedro, ont failli de peu de dégénérer en conflit inter-communautaire, n'eut été la vigilance des autorités administratives locales et de la chefferie traditionnelle qui ont ?uvré à apaiser momentanément les tensions, en dépit des nombreux dégâts matériels causés par des partisans de certains des protagonistes.

Le litige, vieux de plusieurs années, a basculé en violence le mardi 23 août, lorsque Kouadio Yao Désiré, muni de décisions de justice a fait venir des gendarmes et un bulldozer pour faire appliquer le verdict définitif du tribunal de section de Sassandra le reconnaissant propriétaire du terrain litigieux de 500 m², situé au quartier ?'catholique'', avec l'autorisation de faire déguerpir son adversaire Sidibé Bakary. Celui-ci avait construit des maisons habitées sur le site litigieux. Ses partisans dont son fils, et lui-même, se sont opposés à l'opération de démolition sécurisée par 21 gendarmes, et exécutée partiellement par le bulldozer.


Après l'interpellation de Sidibé par les gendarmes et la destruction partielle des bâtiments construits, le fils de celui-ci a perdu connaissance en tentant d'empêcher le bulldozer de poursuivre sa mission. Selon Touré Maméry, se présentant comme frère de Sidibé, cette image fut la goutte d'eau de trop qui déchaîna la colère des partisans de Sidibé, les poussant à se déporter aux domiciles respectifs de Kouadio Yao au quartier ?'CMA Jérusalem'' et de son ami Koffi Kanga François, au quartier ?'Catholique'' pour vandaliser leurs domiciles.

Chez Kouadio Yao, son domicile a été saccagée, ses meubles détruits. Son camion Kia, sa moto, son congélateur et sa plantation d'hévéa situé à 2 km ont été vandalisés. Au bilan, il annonce avec ses deux épouses la perte de plus de 4 millions de francs CFA en espèce, estimant les dégâts matériels à au moins 20 millions de francs CFA.

Devant le danger, Kouadio Yao et deux de ses enfants sont venus se réfugier à San Pedro, où ils demeurent actuellement, quand ses épouses et trois de ses enfants trouvaient refuge à l'église CMA de Gabiadji, où ils se trouvent encore. Quant à Sidibé, après avoir été relâché par la gendarmerie, il a pris la fuite, selon des habitants.

Selon le chef de village de Gabiadji, Tagnon Djiro Barthélemy, qui a tenu samedi une réunion de crise avec sa notabilité sur cette affaire, il a indiqué avoir privilégié un accord à l'amiable dès la publication de la décision autorisant la démolition, afin d'éviter, selon lui, les ressentiments, les colères et affrontements dans l'application de la décision de justice . Juste après les actes de violence, il a confié avoir missionné les 24 chefs de communauté de son village pour aller vite calmer les différents protagonistes, le temps de permettre à la chefferie autochtones de recevoir les deux parties pour une solution durable.


Kouadio Yao dit être ouvert au dialogue, et continue de brandir l'acte de justice qui le légitime dans son action, à travers la décision N°320 du 22 octobre 2014 qui souligne qu' il n'existe aucun élément au dossier qui indique que le lot querellé a fait l'objet de retrait au profit de Sidibé Bakary ; que dès lors, il échet de dire que le sieur Kouadio Yao, attributaire du lot querellé depuis le 19-04-1998, en est le véritable propriétaire et par conséquent le défendeur (Sidibé) est un occupant sans titre ni droit ; qu'il échet d'ordonner son déguerpissement du lot 259B ilot 24 du plan de lotissement du village de Gabiadji tant de sa personne, de ses biens que de tout occupant de son chef . Une décision que Sidibé et ses partisans disent toujours ne pas comprendre.

(AIP)

jmk/tm