dimanche 8 janvier 2017 par Jeune Afrique

Vendredi 6 janvier, des soldats ont bloqué entièrement la ville de Bouaké, dans le nord de la Côte d'Ivoire, ainsi que d'autres agglomérations, pour réclamer primes et augmentations de salaire. Notre envoyée spéciale était avec eux. Retour sur une journée de tensions.

Aucun véhicule ne rentre ni ne sort aujourd'hui , disent les hommes en treillis positionnés à l'entrée sud de Bouaké. Assis à l'ombre sur le bas côté, ils sont une vingtaine, en ce début d'après-midi à bloquer l'accès à la deuxième ville de Cote d'Ivoire et à forcer camions, cars et voitures à s'entasser devant un barrage de fortune, fait de pneus et matériaux en tout genre. Un barrage ou plutôt trois successifs devant lesquels il faut à chaque fois âprement négocier pour avancer. Même les journalistes, personne ne rentre aujourd'hui , s'entend-on dire.

Ces sous-officiers réclament depuis quelques heures le paiement de primes et une augmentation de salaire. On a commencé depuis hier, à 22 h en réalité , nous explique l'un d'eux, encagoulé. D'autres ont peint leur visage en noir, ils ne veulent pas être reconnus, ne veulent pas être pris en photos ou filmés et interrogent d'ailleurs tous ceux qui commettent l'erreur de sortir un téléphone devant eux.

Colère contre le pouvoir

Entre soldats, on s'interrompt, on se contredit, la confusion est totale, la nervosité palpable. Tout le contraire de l'atmosphère qui règne à l'intérieur de la ville, où la plupart des commerces, des restaurants et des banques ont fermé. Seuls les deux roues sont autorisés dans les rues. Dans les hôtels, des hommes d'affaires ou des membres d'ONG sont bloqués et ne peuvent pas sortir de la ville. Impossible même de ... suite de l'article sur Jeune Afrique