mardi 10 janvier 2017 par AFP

Abidjan - L'ex-premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a été nommé mardi au nouveau poste de vice-président, numéro deux du pays, et un nouveau gouvernement devait être annoncé dans la journée, achevant une réorganisation institutionnelle.
"Un nouveau gouvernement sera connu dans quelques heures", a annoncé dans la mi-journée, la télévision nationale.
Amadou Gon Coulibaly, ex-secrétaire général à la présidence et proche du président ivoirien Alassane Ouattara, est pressenti pour être le prochain Premier ministre.
Dans la matinée, à travers un agenda politique très chargé, M. Ouattara a nommé M. Duncan, vice-président de Côte d'Ivoire, un poste nouvellement créé par la Constitution de novembre 2016.
"J'ai tenu à venir devant vous pour vous faire part de ma décision de nommer le vice-président de la République (...) Mon choix s'est porté sur Daniel Kablan Duncan, un grand serviteur de l'Etat", a déclaré M. Ouattara
devant les députés ivoiriens réunis en session extraordinaire.
M. Duncan, 73 ans et élu pour la première fois député dans la circonscription de Grand-Bassam (sud) lors des législatives du 18 décembre 2016, avait démissionné lundi de ses fonctions à la tête du gouvernement, en prélude à son accession à la vice-présidence.
Le président Ouattara a salué "un homme de dévouement, un collaborateur loyal, une personnalité d'expériences dotée de qualités exceptionnelles, un patriote et un grand serviteur de l'Etat".
La nouvelle Constitution adoptée à l'initiative du président Ouattara prévoit la création d'un poste de vice-président qui sera le deuxième personnage de l'Etat, à l'image des institutions américaines.
A l'avenir, celui-ci sera élu en même temps que le président. Mais parmi les mesures transitoires prévues jusqu'en 2020, il revenait au président
Ouattara, réélu pour un deuxième et dernier mandat en octobre 2015, de nommer son vice-président.
La démission du Premier ministre a été suivie dans la journée par la réélection à son poste du président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, ex-chef de la rébellion qui a coupé la Côte d'Ivoire en deux, au début des
années 2000.
La Constitution de la IIIe République en Côte d'Ivoire, relègue le président de l'Assemblée nationale, au quatrième rang dans l'ordre protocolaire, alors que la précédente loi fondamendale faisait de lui, le dauphin constitutionnel.
"En attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre et la mise en place d'un gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouvernement sortants sont chargés d'expédier les affaires courantes", avait indiqué la présidence dans un communiqué.
Ces changements politiques attendus, sont intervenues au lendemain d'une mutinerie des militaires qui avait paralysé Bouaké, deuxième ville, et plusieurs autres agglomérations.
Les mutins dont la plupart sont taxés d'être proches de M. Soro, réclamaient notamment le paiement de primes, des augmentations de salaires et une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
Un accord est intervenu dimanche dernier, entre les mutins et le ministre ivoirien de la Défense Alain-Richard Donwahi, après d'âpres négociations à Bouaké.
Dans l'attente de la satisfaction de leurs revendications, prévue pour vendredi prochain, la colère des soldats de Bouaké a fait des victimes.
Lundi, le président ivoirien a démis les chefs de l'armée, de la gendarmerie et de la police.
Le président a signé "trois décrets mettant fin aux fonctions du général Soumaïla Bakayoko, en qualité de Chef d'Etat-major général des forces Armées de Côte d'Ivoire, du général Gervais Kouakou kouassi, commandant Supérieur de la gendarmerie nationale, et du directeur général de la police Bredou M'Bia", soulignait, sans précisions, un communiqué lu à la télévision par le secrétaire général sortant de la présidence ivoirienne
"Le paiement des primes aux mutins va constituer le premier gros dossier que devait traiter le prochain gouvernement", a souligné un analyste à Abidjan.
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