mardi 10 janvier 2017 par Politik Afrique

Du haut de ses 59 ans, avec sa scarification sur une pommette, Nicolas Kouadio Kouakou, fils du pays Agba (natif de Dimbokro), est un homme de devoir à qui le politique a traduit sa reconnaissance hier lundi soir. Ce lundi 9 janvier, il a franchi le dernier palier de commandement que vise tout officier dans une carrière au sein des forces de l'ordre. Nicolas Kouakou est devenu le nouveau commandant supérieur de la gendarmerie nationale après avoir été de janvier 2016 à ce lundi 9 janvier 2017, un des fidèles adjoints du Général de Corps d'Armée, Gervais Kouassi Kouakou. Un Kouakou en remplace un autre qui est un homme bien connu dans la maison où il a fait ses armes, patiemment.

Parfaitement bilingue, français-anglais facilité par une Licence ès Lettres en Communication obtenue à l'Université d'Abidjan après un BAC A4 au lycée de Dimbokro, Nico commence son commandement à Korhogo où il a dirigé le peloton mobile de 1984 à 1986. Il passe plus tard à la tête de l'escadron des élèves sous-officiers de l'école de gendarmerie d'Abidjan avant de devenir de 1991 à 1994, l'officier en charge des questions de communication et relations publiques au cabinet du commandant supérieur de la gendarmerie.
Cultivant le silence comme tout bon Akan-Baoulé au ventre profond, Nicolas Kouadio Kouakou retourne sur les bancs du campus universitaire d'Abidjan pour pousser sa formation académique tout en associant la formation militaire.

Il fait ainsi le DEUG en Anglais de 1977 à 78 avant de revenir faire la Licence de 88 à 87. Pour parfaire cette formation universitaire, il part en France, à l'université de Toulouse pour un DESS en Police Société Sécurité de 1998 à 1998.

Sa formation militaire se fait au pas de course entre 1983 et 1999, à l'Ecole des Forces Armées (EFA) de Bouaké à Melun (France) et Paris (France).

Le nouveau commandant supérieur de la Gendarmerie a touché à tout. Stage Renseignements, stage en Stratégie militaire à Washington DC, stage pédagogique à l'école des sous-officiers de gendarmerie à Châtellerault (France), Cours de Droit international humanitaire, stage en police et force de sécurité en Afrique du Sud, en programme transitoire de démobilisation et réintégration de la Banque Mondiale et stage des Hauts responsables du centre d'études stratégiques pour l'Afrique.
Ce parcours commando, il l'a fait de 1986 à 2014.

Le tournant décisif de la carrière de Nicolas Kouadio survient en octobre 2001 quand il est désigné pour être l'aide de camp de Henri Konan Bédié et ce jusqu'en Mai 2002. De Mai 2002 à Avril 2007, il devient un homme de bureau au commandement supérieur avant d'être choisi pour diriger quatre ans durant, le centre de commandement intégré (CCI), veilleur et faiseur de paix à Yamoussoukro. Il a en ce moment sous son commandement, des rebelles des Forces Nouvelles et des officiers et sous-officiers de l'armée régulière.

Chef de cabinet du néo-désormais ex-Premier Ministre, Daniel Kablan Duncan, il va rejoindre son vieux père , le Général de Corps d'Armée, Gervais Kouassi Kouakou pour apprendre auprès de cet autre monument de la maréchaussée, la gestion des hommes et de l'administration sécuritaire dans un pays en pleine mutations après la grave crise.

Il est ainsi bombardé commandant supérieur en second chargé de la gendarmerie mobile et des Unités spécialisées. Taciturne, il sait se fondre dans la masse en toute courtoisie.
C'est cet homme bien-formé, qui connaît la maison et ses hommes qui aura désormais la destinée des gendarmes ivoiriens avec lesquels il a déjà des rapports privilégiés sur le terrain. Il va lui falloir poursuivre dans la droite des pères de la gendarmerie ivoirienne en maintenant une discipline à toute épreuve, luttant contre le racket et veillant à la promotion des hommes. La récente mutinerie devrait lui donner des idées pour bien tenir le glaive de la gendarmerie, très haut.

Adam's régis SOUAGA
Source : Rédaction Politikafrique.info

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