mardi 14 mars 2017 par AIP

Abidjan - Le principal opposant nigérien Hama Amadou, a été condamné lundi, à un an de prison ferme par la Cour d'appel de Niamey (Niger), pour son implication dans un trafic international de bébés.

Vivant en France depuis près d'un an, Hama Amadou n'a donc pas assisté à son procès. Il était poursuivi pour "complicité", avant que ce chef d'accusation ne soit requalifié en "recel d'enfant", selon la décision du juge. Écroué durant quatre mois à son retour d'exil le 14 novembre 2015, Hama Amadou, arrivé deuxième lors de la présidentielle 2016, avait été évacué d'urgence pour raisons de santé le 16 mars 2016 en France. Il a été soigné à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, quelques jours avant le second tour de la présidentielle remportée par le président sortant, Mahamadou Issoufou. "Hama Amadou réside en France, donc tous les actes de procédures doivent lui être envoyés en France; mais le juge a estimé qu'il faut examiner cette exception de nullité au fond", avait dénoncé Ali Kadri, un des avocats des prévenus. "Ils veulent le juger et le condamner car l'objectif inavoué est de rendre une décision qui le rend inéligible pour les élections prochaines prévues en 2021", a accusé Souley Oumarou, un autre avocat de Hama Amadou. Cette affaire empoisonne le climat politique nigérien depuis deux ans: une vingtaine de personnes sont accusées d'avoir participé à un trafic de bébés, conçus au Nigeria puis amenés au Niger via le Bénin. Les accusés étaient notamment poursuivis pour "supposition d'enfants", un délit consistant à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde. Parmi les personnes mises en cause figurent également l'ancien ministre de l'agriculture Abdou Labo (condamné lui aussi à un an de prison ferme), des banquiers, des hommes d'affaires, un officier de l'armée, ainsi que leurs épouses Plusieurs d'entre eux ont écopé de 5 ans de prison.

tls/fmo