mercredi 19 avril 2017 par Le Quotidien d'Abidjan

Vendredi 14 avril dernier, l'Honorable Kébé Mahamadou a procédé à la mise sur pied d'une équipe locale de 14 personnes encadrées par 4 conseillers qui devrait servir de courroie de transmission entre lui et les populations de sa circonscription, Dakpadou-Sago (département de Sassandra). Pour permettre aux membres de cette équipe de mener à bien leur mission, l'homme leur a offert 18 motos.

Que doit-on retenir des dons que vous venez de faire aux populations de votre circonscription ?
C'est d'abord une action de reconnaissance envers ceux grâce à qui nous avons pu accéder à la fonction de député. Je veux leur dire que c'est leur victoire et que tout le mérité leur revient. Ensuite, il faut inscrire cette action aussi au chapitre des engagements que nous avons pris, mon équipe et moi lors de la campagne. Nous avions promis de ne pas être un député qui vote seulement les lois, mais bien plus un agent de développement. Et cela passe par des gestes qui mettent en confiance comme celui que nous venons de poser aujourd'hui (ndlr, vendredi 14 avril 2017).

On a ouï dire que c'est un don d'une valeur d'un peu plus de 10 millions de francs CFA qui représenteraient la totalité de votre prime d'installation en tant que député
Vous savez, lorsque vous venez d'une région où les difficultés sont légion comme la nôtre, aucun sacrifice n'est trop grand. Alors que notre région est une grande productrice agricole, nous restons encore à la traine sur le plan infrastructurel. Ici, vous avez des enfants qui marchent 3 à 5 kilomètres chaque jour pour aller à l'école. Les centres de santé sont en nombre insuffisant. 80% de nos villages ne sont pas raccordés au réseau électrique. L'eau potable est une denrée bien rare encore ici. Mais, n'allez surtout pas croire que tout est la faute à l'Etat. Ma philosophie, c'est qu'on ne doit pas tout attendre de l'Etat. Si nous nous décidons de mettre ensemble nos maigres moyens, c'est possible de créer une dynamique qui oblige l'Etat à s'intéresser à nous. Supposons par exemple que par des cotisations de 100 francs CFA par personne, nous arrivons à construire un collège que nous mettons à la disposition de l'Etat, celui-ci se verrait dans l'obligation de nous envoyer des enseignants. Et pour permettre à ces agents de travailler dans des conditions idoines, l'Etat va penser aux routes, à l'électricité, à l'eau potable, etc. Je crois qu'il est temps qu'on se réveille. J'ai juste décidé de donner le ton. 10 millions, c'est beaucoup, mais cela représente une goutte d'eau dans la mer des souffrances de mes parents.

On pourrait se demander, et après ?
Mais, évidemment qu'il y a un après. Nous avons promis injecter chaque mois 500 000 francs CFA dans les projets d'urgence. Notamment pour l'achat de tables-bancs pour permettre à nos petits frères d'étudier dans des conditions meilleures. Pour parer au plus pressé nous prévoyons acheter des tôles pour couvrir certaines salles de classe quand les saisons de pluies surviendront. Ensuite, nous mettons 1 million de francs CFA par mois à la disposition des mamans et des jeunes pour leur permettre d'entreprendre ou booster leurs activités. C'est pourquoi d'ailleurs la cérémonie d'aujourd'hui a consisté à présenter l'équipe qui va nous aider dans cette tâche d'aide aux populations. C'est une équipe de 14 personnes qui sillonnera tous les villages pour nous permettre de toucher du doigt toutes les réalités. Le développement, ce n'est pas sorcier, c'est la mise ensemble de nos maigres efforts conjugués. Nous, députés, devons-nous départir de nos costumes de politicien pour revêtir celui d'agent de développement.

Rosemonde Kouadio

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