vendredi 28 avril 2017 par Jeune Afrique

De La Haye à Abidjan, les procès du couple Gbagbo ont déjà fait une victime collatérale : le bon fonctionnement de la justice.

Le cas de Laurent Gbagbo face à une juridiction censée être exemplaire, sereine et apolitique, la Cour pénale internationale (CPI), est le plus problématique, rarement présumé innocent ayant paru aussi coupable. Incarcéré fin 2011 à la prison de Scheveningen, l'ancien président a dû attendre neuf cent vingt-cinq jours avant d'être mis en accusation et six mois de plus pour que s'ouvre enfin son procès, lequel dure depuis près d'un an et demi. Au rythme où défilent les témoins (80 restent à auditionner pour la seule accusation), un verdict n'est pas attendu avant la mi-2020, au mieux. Gbagbo aura alors 75 ans, dont neuf passés derrière les barreaux.

Autre dysfonctionnement : le déroulé même du procès. L'essentiel du dossier de l'accusation étant nourri de rapports de l'ONU et d'ONG réalisés pendant et après la crise de 2010-2011, la chronique des audiences tourne parfois à la farce : récits incohérents, huis clos non respectés, multiples incidents de séances, témoins à charge mués en témoins à décharge, voire témoins protégés dont chacun connaît l'identité, etc.

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