jeudi 11 mai 2017 par APA

Le Conseil de l'Entente relégué presqu'au second plan dans la sphère des organisations sous-régionales veut reprendre sa place dans le concert des institutions car, estime son Secrétaire Exécutif, l'Ivoirien Patrice Kouamé, ?'l'horizon s'est dégagé pour plus de visibilité''.


Dans un entretien accordé, mercredi, à APA, Patrice Kouamé se satisfait que l'horizon s'est dégagé, nous avons plus de visibilité au niveau de l'institution'', insistant sur ?'les projets importants, les ambitions pour que cette institution reprenne sa place dans le concert des institutions sous régionales et s'affirme comme la doyenne des institutions''.

Pour combler ce retard du Conseil de l'Entente, créé le 29 mai 1959 et revu après la réunion des chefs d'Etats en 2009 à Yamoussoukro, M. Kouamé nommé en 2012 Secrétaire exécutif de l'institution et son équipe travaillent d'arrache-pied pour ?'repositionner'' la doyenne des institutions sous-régionales.

?'Nous essayons de faire en sorte qu'il ait des choses concrètes au prochain sommet des chefs d'Etat après celui du 11 juillet 2016 à Niamey au Niger qui avait fait des propositions concrètes à nos chefs d'Etat, notamment, le programme immobilier, les mécanismes d'indicateurs d'évaluation de la gouvernance politique, la sécurité, toutes ces questions-là, les chefs d'Etat les avaient appréciées parce que c'était du concret'', rappelle Patrice Kouamé.

Pour le sommet à venir, le Secrétaire exécutif du Conseil de l'Entente dévoile que ?'nous sommes en train de mener une étude sur le mécanisme de renseignements, de la gestion et de la prévention des conflits, de la pose de la première pierre de l'immeuble du Conseil de l'Entente et nous pensons que la fin de l'année est mieux indiquée pour parler d'une réunion des Chefs d'Etat, nous aurons de la matière à présenter au chef d'Etat'', souligne-t-il.

Seulement, rappelle M. Kouamé, ?'le sommet des Chefs d'Etat ne dépend pas que de nous. Il y a aussi l'agenda du président de la conférence des chefs d'Etat qui est le président Faure Gnassingbé du Togo. Nous pensons que très probablement la réunion pourrait se tenir vers la fin de l'année à Lomé''.

Pour Patrice Kouamé, la signature de deux accords de coopération, ?' l'un avec le groupe des ACP (Afrique Caraïbes et Pacifique) qui est à Bruxelles et l'autre avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)'' est importante et salutaire pour ?'le Conseil de l'Entente afin de retrouver sa place''.

?' C'est important. Ça aurait dû se faire depuis toujours mais ça n'a jamais été fait. Nous avons réussi à signer cet accord avec la CEDEAO le 19 septembre dernier à Abidjan. A partir de cet accord, nous allons pouvoir travailler de façon étroite et complémentaire avec la CEDEAO'', espère-t-il.

?'Les pères fondateurs avaient la suite dans les idées. Ils n'ont pas fait les choses au hasard. Ils ont créé le Conseil de l'Entente le 29 mai 1959 puis la CEDEAO le 28 mai 1975 donc à la veille du 16è anniversaire du Conseil de l'Entente. Dans leurs esprits, les choses devraient se passer de façon claire et il devrait avoir une complémentarité entre les deux organisations'', indique le Secrétaire Exécutif.

Le Professeur Patrice Kouamé à qui les Chefs d'Etat ont confié la ?'résurrection'' de l'institution et son équipe ne manquent pas d'arguments pour permettre au Conseil de l'Entente d'atteindre ses objectifs financiers.

?'Etant attendu que l'institution vit sur les contributions des Etats membres et nous savons que nos états ont des difficultés, nous avons pensé qu'il fallait modifier ce modèle économique et que l'institution devrait rechercher ses ressources propres pour pouvoir financer ses activités. C'est comme ça que l'idée nous ait venue de réaliser un programme immobilier dans les cinq états membres, construire des bâtiments à mettre en location et avoir des ressources propres qui compléteraient les contributions des Etats'', projette M. Kouamé.

Le Conseil de l'Entente a été créée le 29 mai 1959 et compte cinq états membres : Burkina Faso, Bénin, Côte d'Ivoire, Niger et Togo.

Cette institution doyenne aura un nouveau siège dans la capitale économique Ivoirienne à Abidjan (la Tour de l'Entente) dont la pose de la première pierre est prévue pour juin 2017 et la fin des travaux pour novembre 2019. La Tour de l'Entente sera construite sur une superficie de 17000 m2 à 20 niveaux pour un montant évalué à 50 milliards FCFA.

MC/hs/ls/APA