Les habitants d'Abengourou ont été surpris, hier, aux environs de 8h, par des tirs d'armes de guerre par des soldats mutins en provenance de Bondoukou. Les forces de l'ordre en service aux différents corridors situés à Akoikro, Adaou et Adoukoffikro n'ont opposé aucune résistance. Traversant la ville d'Abengourou, ces soldats mutins ont tiré en l'air non loin du grand marché, ce qui a provoqué une panique au sein de la population et des commerçants qui ont fermé leurs stores. Les fidèles chrétiens catholiques qui partaient à la messe de 9h ont du rebroussé chemin. Le Capitaine Bassézé Diomandé, commandant de la première compagnie de bataillon de la sécurisation de l'Est, joint par téléphone, s'est voulu clair : Les mutins qui ont occupé momentanément les corridors habillés dans des tenus non réglementaires, armés de kalachnikovs, sont venus de Bouna et de Bondoukou. Mes éléments n'y sont pas mêlés. Pour l'heure, la situation reste calme. Toutefois, au niveau du lycée départemental d'Abengourou, certains soldats mutins ont longtemps racketté les motocyclistes et les automobilistes. Il en est de même au corridor situé à Akoikro. Un des soldats mutins nous a fait savoir, sous le seau de l'anonymat, que si leurs 7 millions fcfa ne sont pas versés, ils utiliseront tous les moyens, au prix de leur vie, pour obtenir gain de cause.

Jean Goudalé à Abengourou