lundi 22 mai 2017 par Fraternité Matin

Entendant les résultats des enquêtes sollicitées par des institutions publiques ? notamment le Parlement ? force est de constater que la mutinerie du 12 mai a eu des effets fortement néfastes sur les opérateurs économiques en général et le secteur du transport abidjanais en particulier. Surtout que le Plateau, centre des affaires et des administrations publiques et privées, était l'épicentre de la crise.

Laurent Ouattara, chauffeur de taxi-compteur, qui a durement ressenti l'impact négatif de la fermeture de la commune éponyme à toute activité économique à cause du soulèvement, est formel : Quand ça va au Plateau, tout va bien. Parce que les clients que nous transportons en direction de ce quartier nous permettent de réaliser une bonne partie de nos recettes du lundi. J'avais eu le moral à zéro quand j'ai compris pourquoi aucun client ne demandait à aller au Plateau .

C'est donc logiquement que le gain de Laurent Ouattara s'en est trouvé sérieusement affecté. Nous présentant le carnet dans lequel il note les différentes recettes réalisées, c'est très amer qu'il indique n'avoir pas pu réunir le tiers des 25 000 Fcfa qu'il doit verser quotidiennement à son employeur. Et de préciser: A 11 heures, je n'avais eu que 3 500 Fcfa .

La situation qu'il nous présente est nettement meilleure que celle de Jacques Trazié, également chauffeur de Taxi-compteur. Je n'avais eu aucun client jusqu'à midi, alors qu'à cette heure, je fais l'essentiel de ma recette , fait-il remarquer. Il ajoute que les déplacements à l'intérieur du Plateau sont parfois plus porteurs pour lui. Parce qu'il lui arrive d'obtenir plus de la moitié de la recette au bout de quatre à cinq heures dans cette zone.

Les wôrô-wôrô ont aussi souffert.

Les pertes ont aussi été considérables pour les chauffeurs de wôrô-wôro (taxis banalisés, ndlr) des autres quartiers d'Abidjan en direction du Plateau. Les gares qui les accueillent ont totalement cessé de fonctionner au grand dam des conducteurs, des responsables et de certains agents des forces de l'ordre.

Plus dur pour certains que d'autres

La frustration des deux dernières catégories d'acteurs susmentionnés s'explique par la perception de divers droits, notamment de stationnement. Pacôme Kouamé, chauffeur affilié à l'une des gares d'Adjamé explique qu'en plus des droits de 2500 Fcfa que nous payons au chef de gare, nous versons 2500 aux forces de l'ordre . M. Kouamé a tenu à faire cette précision, pour montrer l'ampleur des pertes à son niveau, alors qu'il avait déjà payé 10 000 Fcfa de carburant et n'avoir pu effectuer que six voyage vers le Plateau . ... suite de l'article sur Fraternité Matin