vendredi 9 juin 2017 par AFP

Abidjan - Un groupe parlementaire, proche du président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire Guillaume Soro, a appelé vendredi à une "réconciliation" entre Ivoiriens, déplorant une absence de dialogue depuis
la fin de la meurtrière crise post-électorale de 2010-2011.

Le "groupe Alliance" qui revendique près de 40 députés sur 250, s'est déclaré "soucieux des risques de division profonde que font peser sur la Côte d'Ivoire, l'absence de dialogue inclusif entre les Ivoiriens et les
hésitations institutionnelles à tirer les leçons de la crise postélectorale née de l'élection présidentielle de 2010".

Les signataires ont également "noté (...)que le succès de certaines initiatives de développement du gouvernement reste suspendu à la réalisation de l'idéal du pardon et de la réconciliation entre tous les Ivoiriens".

Ils ont appelé "la justice nationale et internationale à traiter avec responsabilité, célérité et humanité, les dossiers de tous les détenus de la crise postélectorale", qui constitue selon eux, un "cri de coeur d'une partie
du pays".

Enfin, les élus ont invité les militaires "à renoncer aux violences qui déshonorent toutes les institutions ivoiriennes".

Cette déclaration intervient quelques jours après l'audition par la justice de Souleymane Kamagaté dit "Soul to Soul", chef du protocole de M. Soro, au sujet de la découverte d'une cache d'armes dans un logement donné pour être sa propriété à Bouaké, épicentre des récentes mutineries de soldats qui ont
secoué le pays en mai.

Les mutineries, qui ont paralysé les activités de différentes villes pendant plusieurs jours, ont fait quatre morts et neuf blessés, selon le gouvernement. Un accord a permis de mettre fin au mouvement.

Une conclusion peu appréciée par d'anciens rebelles démobilisés, qui ont réclamé des primes similaires à celles des mutins. Les manifestations des "démobilisés" se sont elles aussi soldées par la mort de quatre d'entre.

M. Soro est un ancien chef de la rébellion de 2002-2011 dont la ville de Bouaké était le fief.

Le président de l'Assemblée nationale, à qui certains prêtent des ambitions présidentielles, s'est gardé d'intervenir dans la crise, mais la présence d'anciens "ComZone" aux négociations sur la mutinerie a rappelé que ces ex-chefs rebelles sont encore puissants.

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