lundi 11 decembre 2017 par AFP

Un étudiant ivoirien a été tué par balle suite à une probable bavure policière à Conakry, lors de manifestations d'élèves qui ont secoué la Guinée la semaine dernière, a annoncé lundi à Abidjan le
ministère ivoirien de l'Education nationale.
"Junior Yobouet Yao, 23 ans, étudiant en 6e année à la faculté de médecine de Conakry a été atteint d'une balle à la tête, alors qu'il dormait dans sa chambre", a précisé le ministère à l'AFP.
"Des policiers à bord d'un pick-up ont tiré en direction d'un bâtiment
abritant des étudiants ivoiriens", a expliqué de son côté Clémentine Yobouet Aka, principale de Collège et mère de la victime.
"La balle a traversé la vitre du bâtiment et a atteint à la tête mon fils qui dormait tranquillement dans son lit" a-t-elle poursuivi, la gorge nouée de
sanglots.
Des milliers de collégiens et lycéens guinéens sont descendus, il y a une semaine dans les rues de Conakry pour réclamer le retour en classe des enseignants en grève depuis un mois. Les syndicats menacent de déclencher une grève générale" sur l'ensemble du territoire.
Lancé le 13 novembre, la grève des enseignants a déjà fait deux victimes:
des adolescents de 15 et 17 ans tués par balles lors d'affrontements avec les
forces de l'ordre.
En février, huit personnes avaient été tuées en Guinée, dont plusieurs par
balles, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.
Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement
le lourd bilan de victimes lors des manifestations politiques ou sociales dans
le pays.
"Jusqu'à présent, aucune des investigations menées dans le cadre des violences commises au cours de manifestations n'a conduit à un procès", avaient déploré en mars plusieurs de ces organisations, dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

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