dimanche 20 aout 2017 par RFI

La ville de Sokodé est plongée, dimanche 20 août, dans un climat de peur, au lendemain de la manifestation du Parti national panafricain (PNP), au cours de laquelle au moins deux opposants ont été tués par des tirs des forces de l'ordre. A Lomé, la capitale, la situation reste encore plus tendue, après une nouvelle tentative de manifestation du PNP, ce dimanche matin, toujours pour réclamer le retour à la Constitution de 1992. Le PNP affirme que le secrétaire général du parti, le docteur Sama, a été arrêté.

Lomé, Anié, Kara et Sokodé, ce sont autant de villes du Togo où des manifestations d'opposants ont été violemment dispersées, samedi, par les Forces de l'ordre. C'est à Sokodé, ville située à plus de 300 km au nord le capitale et bastion du PNP, que la répression a été la plus brutale. Au moins deux manifestants ont été tués, admettent les autorités.

Les témoignages recueillis par RFI, dans la matinée de ce dimanche, insistent sur le climat de peur qui règne à Sokodé. Ils décrivent une ville déserte, avec des militaires postés aux principaux carrefours.

D'autres témoins affirment que de nombreux manifestants ont fui Sokodé par peur d'être arrêtés tandis que d'autres se terrent chez eux comme cet homme, qui a souhaité conserver l'anonymat. Il était dans le cortège, samedi, et affirme que la nuit de samedi a été une nuit de terreur .

Il y avait des militaires à chaque mètre. Normalement, c'était la gendarmerie et la police qui devaient assurer la sécurité mais voilà qu'ils ont eu des renforts des bérets rouges qui sont venus en tenue civile. Ils ont commencé par bastonner , a-t-il souligné avant d'ajouter qu'au cours de la manifestation, il a vu un de ses amis tomber, d'abord sous l'effet des gaz lacrymogènes puis sous les coups de matraque.

Il précise également que la situation a dégénéré lorsque le cortège a voulu prendre la direction de la préfecture, sans autorisation. Malgré les gaz, la foule a insisté. Elle a alors été visée par des balles en caoutchouc. D'autres témoins parlent de tirs à balles réelles.

Le commissariat de la ville a été incendié ainsi que deux véhicules des forces de l'ordre. Selon plusieurs sources, du matériel et notamment des munitions ont été volées. ... suite de l'article sur RFI