mercredi 23 aout 2017 par Fraternité Matin

Le ministre de la Justice et des Droits de l'homme a décidé de mettre fin à des occupations indues d'appartements à la cité de la Maca.
Plus rien ne sera comme avant à la cité de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Le ministre Sansan Kambilé de la Justice et des Droits de l'homme a décidé d'y mettre de l'ordre. Il l'a signifié, le 19 août, aux agents pénitentiaires qu'il a rencontrés au Palais de justice.

De fait, dans la cité du plus grand centre pénitencier de Côte d'Ivoire, une pratique qui est aussi vieille que cette prison s'est instaurée. Des agents qui ne sont plus en service à la Maca ou qui n'y ont jamais travaillé ont décidé de s'approprier des appartements.

Face à l'indolence de certains responsables d'administration, l'on est arrivé à la situation paradoxale où ceux-ci sont devenus plus nombreux que les agents effectivement en service dans cette prison. Sur les deux cent cinq logements que comporte cette cité, cent neuf sont indument occupés.

Cinquante-trois agents en formation à l'Institut national de formation judiciaire (Infj), trente-huit fonctionnaires ou agents de l'état en service dans des services du ministère de la Justice et dix-huit agents de la Maca depuis belle lurette sont encore dans ces appartements avec leurs familles et protégés.

Pendant ce temps, les agents pénitentiaires qui ne font pas partie des quatre-vingt-cinq chanceux qui ont pu trouver un logis dans la cité et surtout ceux qui viennent d'être nouvellement affectés à la Maca se retrouvent dans la nature avec femmes et enfants. Une situation qui n'est pas sans conséquence sur le service.

En cas d'urgence comme cela est déjà arrivé avec des évasions de prisonniers, le régisseur de cette prison ne peut compter sur ces agents qui ne peuvent trouver de logement à la portée de leur bourse, la plupart du temps, que dans les quartiers périphériques d'Abidjan.

Le ministre de la Justice ayant interdit à tout agent pénitentiaire non affecté à la Maca d'y avoir accès pour un meilleur contrôle des entrées et sorties de cette prison et pour mieux situer les responsabilités en cas d'incident.

Lors de la rencontre avec l'ensemble du corps des gardes pénitentiaires au Palais de justice, le Garde des Sceaux a sonné la fin de la récréation. Les occupants illégaux des appartements de la cité de la Maca ont été sommés de déguerpir avant la rentrée judiciaire fixée début octobre. Faute de quoi, a-t-il averti, ils y seront contraints.

L'ultimatum du ministre de la Justice ne concerne cependant pas les personnes en fonction à la Maca, bien que n'étant pas des agents pénitentiaires. Il s'agit d'agents du corps médical (un médecin et deux infirmiers), des éducateurs surveillés (trois), des enseignants de l'école primaire (trois) et d'éléments des Forces armées de Côte d'Ivoire (deux).

THÉODORE SINZÉ