mardi 29 aout 2017 par APA

Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le témoin P500 identifié comme Mathias Digbo Foua, a mis en cause, lundi, à la reprise du procès conjoint de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ''des snipers français" qui ont ''bombardé'' la résidence présidentielle ''tuant des jeunes combattants''.

Mathias Digbo Foua, le 58è témoin de l'accusation, maçon de son état, ex-combattant de la milice du Front de libération du grand Ouest (FLGO) raconte avoir séjourné du 31mars au 13 avril 2011, à la résidence de l'ex-président Laurent Gbagbo ''pour défendre mon pays attaqué par des rebelles''.

''Nous étions attaqués par les FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) mais aussi par les hélicoptères français'', déclare- t-il à la barre, interrogé par Me Emmanuel Attit, l'avocat principal de l'ancien chef de l'État ivoirien.
Selon lui, les hélicoptères bombardaient la résidence presque tous les jours. ''Tout a été bombardé à la résidence. L'infirmerie et le poste de la Garde Républicaine ont été rafalés aussi. Tous les blessés qui se soignaient à l'infirmerie ont été tués par les tirs des hélicoptères'', se souvient le témoin.

Les snipers français postés sur le toit de la résidence de l'ambassadeur de France, mitoyenne à la résidence du président Laurent Gbagbo, relate l'ex-combattant du FLGO, ''tuaient les jeunes qui combattaient pour la défense de leur pays''.

''Je connais deux jeunes qui furent lamentablement abattus par les tirs des snipers français. Moi-même ils m'ont loupé. Nous ne dormions pratiquement plus à la résidence. Chaque jour et minute par minute, nous essuyons des tirs violents'', conclut le témoin P500.

Laurent Gbagbo (72 ans) et Charles Blé Goudé (45 ans) sont poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l'humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011. Plus d'un an après l'ouverture du procès conjoint en janvier 2016, la parole est toujours à l'accusation.

HS/ls