jeudi 27 juillet 2017 par Jeune Afrique

Après six mois d'exercice conjoint entre le chef de l'État Alassane Dramane Ouattara, son vice-président Daniel Kablan Duncan et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, la distribution des rôles et des dossiers semble claire. Même si elle n'est pas sans réserver quelques surprises.

Dans un ministère ivoirien, un néon clignote à intervalles réguliers. Il est 20 heures en cette semaine de Pâques, et l'administrateur des lieux achève à la hâte la présentation qu'il doit faire le lendemain, au cours d'un séminaire gouvernemental. L'événement, qui s'est déroulé le 11 avril, est censé donner son impulsion à l'action de l'exécutif jusqu'en 2020. C'est un moment important. Pour preuve, ledit séminaire est ouvert par le vice-président, Daniel Kablan Duncan (DKD), dirigé par le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly (AGC), et, enfin, conclu par le chef de l'État, Alassane Dramane Ouattara (ADO). Un ordre protocolaire illustrant le tricéphalisme désormais en vigueur au sein l'exécutif ivoirien.

Huit mois après la promulgation de sa Constitution, la IIIe République se met en place. Alors que la création du Sénat a été reportée à 2020, la répartition des rôles entre le chef de l'État, son vice-président et le Premier ministre est scrutée dans ses moindres détails. Comment ce nouveau système hybride, à la croisée du régime présidentiel à la française et de celui pratiqué aux États-Unis, fonctionne-t-il ? Lors du débat sur la nouvelle Constitution (adoptée par référendum le 30 octobre 2016), certains doutaient de l'utilité d'un poste de vice-président. Leurs craintes sont-elles aujourd'hui dissipées ?

Une tentative de répartition des rôles

La présence d'un vice-président n'a pour l'instant pas réellement modifié le système de gouvernance instauré par le chef de l'État. DKD s'y est parfaitement conformé, et ADO sollicite son avis. En Conseil des ministres, le chef de l'État demande systématiquement à son vice-président s'il a des observations avant de s'exprimer lui-même , raconte un ministre. DKD est aussi mis en copie des nombreuses notes électroniques que reçoit le président.

Alors que la question de sa succession accapare déjà le débat public, ADO a également été plus présent sur le terrain politique ... suite de l'article sur Jeune Afrique