mercredi 1 fevrier 2017 par Le Nouveau Réveil

La succession de Michel Dussuyer, l'entraîneur démissionnaire, est à l'ordre du jour. Elle s'impose puisque les Eléphants doivent retrouver le champ de bataille en mars prochain pour le ticket du mondial 2018 en Russie. Les Ivoiriens sont conscients de l'urgence et la Fif doit trouver le nouvel l'entraîneur des Eléphants dans un délai acceptable. Mais à la vérité, après une telle débâcle du tenant du titre, n'est-il pas nécessaire de faire un bilan de l'aventure et situer les responsabilités avant de se lancer à la recherche du successeur de Michel Dussuyer ? La démission du technicien français suffit-elle pour justifier une telle humiliation ? Je n'y crois pas. Il ne faut pas cacher le soleil avec la main, aussi large soit-il. Une telle initiative de la part des dirigeants du football ivoirien serait du mépris pour les Ivoiriens et pire, de l'indifférence vis-à-vis des énormes sacrifices consentis par l'Etat ivoirien. D'ailleurs beaucoup d'Ivoiriens croyaient qu'au soir de cette élimination prématurée, les dirigeants de la Fif adresseraient un communiqué officiel pour demander pardon aux Ivoiriens. Le Gabon et le Sénégal ont eu à le faire. Mais ici, jusqu'à présent, ce fut un silence radio chez les responsables qui sont plutôt sortis de leur mutisme avec le communiqué annonçant la démission de Michel Dussuyer et rassurant les Ivoiriens quant au successeur du coach démissionnaire. Une telle attitude signifie soit qu'on n'a rien à se reprocher soit qu'on n'a pas de compte à rendre à quelqu'un. Or la Fif doit savoir qu'elle est avant tout responsable. En tant qu'employeur de Michel Dussuyer choisi après un appel à candidatures. Il faut avoir le courage de tirer les choses au clair et faire son mea culpa avant toute entreprise au niveau des Eléphants. La raison de cette élimination est profonde et il faut crever l'abcès si nous avons de l'amour pour notre pays et de l'intérêt pour notre football. Situer les responsabilités avant de repartir de plus belle. Voici l'option idéale pour sortir le football ivoirien de cette descente aux enfers. En 2002 au Mali, le président de la Fif d'alors a rendu le tablier après la débâcle des Eléphants sous la pression des présidents de clubs. Cela a permis un nouveau départ et a conduit les Eléphants, sous l'ère Jacques Anouma, d'amorcer une belle pente pour faire aujourd'hui des Eléphants, une sélection redoutable et respectée. Doit-on appliquer le même mode à présent ? Tout dépendra de la volonté des présidents de clubs. Mais au fait, la question est de savoir si l'actuel président de la Fif a encore les ressources et l'expertise nécessaires pour donner un élan salvateur à ce naufrage qui s'annonce à l'horizon. Quand un tenant de titre est éliminé au premier tour, c'est un signal fort d'un naufrage futur s'il n'y a pas de traitement thérapeutique fort. Et toutes les sélections nationales ont toutes échoué cette année. C'est dire que le mal est profond. Il faut songer à un traitement de choc. Pourquoi pas des états généraux sur les Eléphants (vitrine de notre football). Il faut toucher les problèmes du doigt. Au-delà de toute autre considération, il s'agit de permettre au football ivoirien de demeurer là où il était avant la Can 2017. Une fois le terrain débrayé, le nouvel entraîneur peut être nommé et travailler dans la sérénité sur les nombreux acquis. Sinon, ce sera peine perdue. Au pire, on pourrait manquer le rendez-vous du mondial russe 2018, faute de n'avoir pas été courageux à faire le bilan de la débâcle de la Can 2017.

De Bouaffo