dimanche 5 fevrier 2017 par Alerte Info

Voie principale menant à la station de recherche Marc Delorme, du Centre national de recherche agronomique (CNRA) à Gonzagueville, dans la commune de Port-Bouët (sud d'Abidjan), "terre rouge", comme les habitants l'appellent est devenue une rue de prédilection pour des commerçants, qui n'hésitent pas la nuit tombée, à exposer toutes sortes de marchandises.


Friperie, chaussures, sacs à main, ceintures, accessoires de téléphones et divers autres objets posés sur des sachets plastiques noirs à même le sol ou sur des tables, la tranquille rue "terre rouge" qui traverse tout le quartier Gonzagueville grouille de monde.


Sur cette voie très animée au crépuscule, la lumière diffuse que projettent les lampadaires a obligé la plupart des commerçants à se doter de torches ou de lampes-tempêtes pour éclairer leurs marchandises.

L'un d'eux, Hamed Chaka, la trentaine y tient chaque soir son commerce de chaussures pour homme depuis "trois mois". Il propose ses articles de seconde main, encore "bon pour le service" entre 1.500 et 2.000 FCFA.


"Souvent, tu peux tomber sur de bonnes chaussures", affirme un client, la vingtaine, sac en bandoulière, fouillant un lot de paires de tennis.

À quelques mètres de Hamed, une jeune dame de 35 ans vend des sacs. "Nous avons choisi de nous installer à cet endroit les soirs, parce que la plupart des habitants de Gonzagueville empruntent cette route à leur descente du travail", soutient-elle, précisant vendre les matins, au grand marché du même quartier.

"Ici, ça va", lance-t-elle, occupée à discuter le prix d'un sac d'ordinateur avec un client.

Sa marchandise s'étend pratiquement jusqu'au milieu de cette voie, mais elle affirme "ne pas craindre", de se faire renverser par un véhicule.

"Les chauffeurs même savent que nous sommes là", se justifie-t-elle.

Plus loin, assise sur un vieux pot de peinture vide, des bouteilles de parfum dépourvues d'emballage entassées devant elle sur un sachet plastique blanc, une dame d'une cinquantaine interpelle des passants.

"Il y a du bon parfum ici. 1.500F est devenu 500F (et) 500 F est devenu 300F", crie-t-elle.

Chaque soir, ces commerçants, de plus en plus nombreux sur cette voie, proposent différents articles. La plupart d'entre disent venir "ici pour se débrouiller", afin de s'occuper de leurs familles.

Une voie qui rime avec les deux extrêmes

"C'est la poussière qui nous fatigue" en cette période d'harmattan, s'exprime une vendeuse de sandwich.

Cette voie, selon des riverains est "en réhabilitation depuis près de deux ans". Mais, aucun engin n'est visible.

"Ici, ce sont les deux extrêmes. En saison pluvieuse, elle est impraticable alors qu'en saison sèche, elle fait place à la poussière", a déclaré un conducteur de wôrô-wôrô (taxi communal), assis à bord de son véhicule et portant un cache-nez.

"En attendant le bitume" que souhaitent les habitants, ils sont nombreux ceux qui arpentent "terre rouge", en jouant souvent les équilibristes, surtout après une pluie.

"Même si les autorités ne sont pas encore prêtes pour les travaux de bitumage, elles peuvent au moins faire un reprofilage lourd", suggère Sylvain Gnéhou, un jeune étudiant.

LKO

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023