mercredi 6 septembre 2017 par Notre Voie

Visiblement à Lakota, seconde ville phare de la région du Loh-Djiboua, les morts ne sont pas voués au respect par certains habitants. Le mausolée du défunt et célèbre artiste-chanteur François Lougah alias  Papa national  réalisé par l'ex-directeur général du port de San-Pedro d'alors, l'ancien ministre Désiré Dallo, est envahi par les  gnambros , membres des syndicats de transport de Lakota, ainsi que par des mini-cars. Une gare de fortune a émergé autour du mausolée de l'artiste décédé en 1996.
Dans un désordre indescriptible, les chauffeurs et leurs apprentis stationnent leurs véhiculent sur tout le périmètre du mausolée où attendent sur des bancs leurs passagers dans une ambiance parfois meublée de chaudes causeries ou de bagarre. L'insalubrité de l'espace où repose à jamais  Papa national n'est aucunement le souci de ces envahisseurs. Les vendeuses de maïs, de bananes braisées et de jus de fruit divers déversent leurs ordures à proximité de l'édifice.
Le mausolée est totalement délabré et abandonné. Les grilles de protection qui empêchaient les personnes indélicates de profaner le site ont été emportées. Le dispositif mis en place pour l'électricité à l'entrée est en lambeau. L'état de dégradation de l'infrastructure est un sujet qui préoccupe tant les populations d'Akabréboua, village de feu François Lougah sur l'axe Lakota-Gagnoa. En partance pour nos champs, nous apercevons le désordre au tour du mausolée de notre frère. Nous n'osons pas ouvrir la bouche de peur de se faire agresser. Les années antérieures, la jeunesse du village d'Akabréboua s'organisait pour nettoyer le site. La mairie le faisait aussi mais depuis belle lurette plus rien au grand désarroi des parents de l'artiste que nous sommes, nous a confié un habitant de Lakota qui a requis l'anonymat. Il a par ailleurs demandé à l'Etat ivoirien d'?uvrer pour que la mémoire de François Lougah soit honorée en permettant à son mausolée de retrouver son éclat de l'époque. La réhabilitation de l'infrastructure s'impose certes, mais seule une attitude de respect de la mémoire des disparus peut le mettre à l'abri de l'insalubrité dans lequel il se trouve en ce moment.Doumbia Namory
Correspondant permanent dans la région du Goh
 

Kané Métou, secrétaire national Jfpi chargé de la Formation politique :
Il nous revient, à nous jeunes, d'?uvrer à l'unité du FPI
Secrétaire national de la jeunesse du Front populaire ivoirien chargé de la Formation politique, Kané Métou exhorte la jeunesse à s'impliquer dans la réunification du parti.

Notre Voie : Le secrétaire national Konaté Navigué appelle la jeunesse du FPI à ?uvrer à la réunification du parti. Quelle est votre appréciation de son appel ?
Kané Métou: Le secrétaire national de la jeunesse du Front populaire a fait un bel exposé parce que c'est une voie qui, ma foi, va vers la solution que nous souhaitons tous depuis la crise post-électorale, à savoir que depuis 2014 le parti est divisé. A cet effet, il nous revient, à nous jeunes du parti, d'?uvrer à ce que l'unité revienne pour que l'horizon soit dégagé.
La politique, c'est d'abord pour tous. Mais c'est en particulier pour la jeunesse qui est l'avenir du pays. C'est pourquoi, j'estime que le secrétaire national Konaté Navigué fait bien de convoquer une réunion pour qu'on mène assez profondément la réflexion afin que l'unité revienne au sein du FPI. Il faut bien commencer la réconciliation au FPI par la jeunesse car la jeunesse est la force vive de notre parti.

N.V.: Comment, selon vous, la jeunesse du FPI va-t-elle s'impliquer pour refaire l'unité ?
K.M.: La JFPI peut s'impliquer à deux niveaux. Elle peut collaborer avec les anciens en composant cette équipe dynamique pour qu'on aille au c?ur des débats afin que chacun fasse des concessions.
La JFPI peut aussi s'impliquer parce que qui parle de force vive parle de la jeunesse. Et quand on parle de la mobilisation, c'est l'affaire de la jeunesse. Donc, à ce niveau, la jeunesse peut ?uvrer de façon efficace à répondre aux défis qui attendent cette réunification du parti.

N.V.: Pensez-vous que vos camarades qui sont dans la dissidence peuvent se disposer à l'unité du FPI ?
K.M.: Je pense que nos camarades de la dissidence doivent saisir cette opportunité. Et je pense qu'ils vont saisir cette opportunité dans la mesure où l'opportunité qui s'offre à nous est l'opportunité de 2020, à savoir la reconquête du pouvoir. Nous devons nous projeter dans cette perspective de 2020 parce que nous y avons quelque chose à gagner. Jeunes, vieux, femmes et hommes, nous avons tous quelque chose à gagner dans l'unité du FPI.
Si on ne se met pas ensemble pour mener cette lutte de la reconquête du pouvoir, chacun va mourir dans son coin évidemment parce que le FPI sera enterré pour de bon. C'est ce que nous craignons et c'est pour cela que nous avons tous intérêt à ?uvrer à l'unité du FPI.

N.V.: Comment voyez-vous les échéances de 2020 si le FPI parvenait à son unité ?
K.M.: Je pense que les échéances de 2020 avec un FPI uni ne fait l'ombre d'aucun doute. Nous serons au pouvoir parce que le pouvoir, c'est une question de majorité. Or la majorité se crée sur la base d'une certaine unité. Avec la division en notre sein, il faut reconnaître que ce n'est pas bon. Mais une fois que nous sommes unis, nous verrons que le FPI ira de l'avant car tous, au plan national et au plan international, savent la capacité de mobilisation du Front populaire ivoirien. Et mieux, les gens même estiment que c'est un parti d'intellectuels. Ça veut dire que nous avons une culture de la démocratie, nous avons une culture des élections et nous avons une culture de la mobilisation. Et c'est ce que nos adversaires craignent. Voilà pourquoi certains travailleront à ce qu'il n'y ait pas l'unité en notre sein. Mais c'est à nous de nous surpasser pour relever le défi de la réunification du parti.