jeudi 7 septembre 2017 par RFI

En Côte d'Ivoire l'évasion massive de détenus de la prison de Katiola, dans le centre du pays est loin d'être inédite. Au début du mois d'août, plusieurs personnes étaient déjà parvenues à échapper à la violence de leur gardien à Gagnoa. Plusieurs autres ont profité de leur passage au Palais de justice. En tout ce sont plus de 130 évasions qui ont été enregistrées dans le pays en moins d'un mois. Pour mieux comprendre ce phénomène, Paul Angaman est notre invité. Interview du président de la Fédération internationale de l'action des chrétiens pour l'abolition de la torture, ancien président de l'ACAT en Côte d'Ivoire.

Les conditions de sécurité des pensionnaires sont en dessous des normes en vigueur. Lorsque les évasions comme celles enregistrées à Katiola arrivent, on n'est pas vraiment surpris. La plupart des prisons en Côte d'Ivoire datent de l'époque coloniale. Certaines étaient des entrepôts de café et de cacao comme la prison d'Aboisso. Les prisons sont surpeuplées, la capacité totale d'accueil des prisons est estimée à environ 7 000 pensionnaires alors que nous sommes à 14 000 prisonniers. Nous sommes donc à un taux de surpeuplement qui avoisine les 200%. Il y a suffisamment de personnel mais la vraie question est de savoir s'il est bien formé. Nous avons rencontré des régisseurs de prison et vers la fin de l'année, lorsqu'il n'y a plus d'argent, les détenus sont mal nourris, l'hygiène laisse à désirer et les tensions se créent, les régisseurs craignent à ce moment-là des émeutes . ... suite de l'article sur RFI