mercredi 27 septembre 2017 par L'intelligent d'Abidjan

A l'Assemblée générale de l'Onu à New York, tout le monde dit ce que tout le monde sait : Aucun mur politique ou diplomatique ne sépare l'Europe, l'Afrique, l'Asie. Tout le monde s'y voit dans le même miroir : Terrorisme, armes nucléaires, économie malade, immigration. A écouter, chaque chef d'Etat et chaque pays ont les mêmes soucis en commun. Même Joseph Kabila de la République démocratique du Congo qui, est hors-jeu constitutionnel dans son pays, parle de terrorisme. Quelle histoire ! Personne ne se dit choqué de ce qui se passe en Libye. Personne ne se sent concerné de la mauvaise qualité de vie des Palestiniens, face aux épreuves morales partagées par les populations de Gaza, publiquement gazées par l'armée israélienne. En la matière, les grandes puissances, France, Angleterre, Allemagne, Russie sont atteintes d'une perfection de sourd-muet . L'Onu rêve mal. Parce qu'elle ne sait pas si son bras de règlement de conflit, le conseil de sécurité a besoin de réforme. Un examen qui aurait pu avoir lieu sous le règne du secrétaire de l'Onu, le ghanéen Kofi Annan. Aux Nations Unies, les 192 pays membres vivent toujours ensemble. Mais, en réalité personne ne pense aux 154 pays de l'Afrique, dont on ne serre les mains que lorsque la France ou la grande Bretagne perdent leurs intérêts sur le continent. Les Assemblées générales de l'Onu n'intéressent plus personne. De l'Asie, en Europe, en passant par l'Afrique chaque continent est prévenu de ce qu'il doit dire et de ce qu'il doit faire. Cette théâtralisation de l'Onu, seul le général de Gaulle ancien président français avait prévenu tous les chefs d'Etat à l'époque que l'Onu ne serait qu'un machin prêté aux jeux les plus petits. Aujourd'hui, l'Onu est impuissante. Parce que les diplomates de carrière n'existent plus à l'Onu. Je me souviens sur le plan africain, des ministres des Affaires étrangères dans les années 70-80, qui faisaient honneur à la diplomatie africaine : Jean Marie Koné du Mali, Ushuer Assouan de Côte d'Ivoire, Bouteflika d'Algérie, Adepo Ahmah du Togo, Idé Oumarou du Niger, Ismaël Touré de Guinée. Ces diplomates africains des années 70-80 ne pensaient qu'à la décolonisation de l'Afrique et se sont scénarisés pour l'indépendance de l'Angola et de la Namibie. Aujourd'hui qu'il s'agisse de la diplomatie Européenne, Asiatique, aucune ne fait figure de promesses à l'Onu. Le mode amical l'emporte sur les réalités du terrain et quand on parle de la création d'un Etat palestinien, le plus souvent le ton est à la colère. Paris, Londres, ou Washington remplace dialogue diplomatique par des raids meurtriers des avions de guerre dont les plus efficaces restent le bombardement de Gaza, en Palestine. C'est pour vous dire qu'à l'Onu aujourd'hui, la France ne peut rien reprocher à Israël comme la Grande-Bretagne à l'Egypte. Avec la même hypocrisie. Tout le monde dit ce que tout le monde sait. Avec la même hypocrisie tout le monde parle de terrorisme, d'insécurité, d'Etat islamique. C'est avec brutalité qu'on bombarde le Yemen, l'Afghanistan. Et tout le monde dit ce qu'on sait sur la Corée du Nord. Et tout le monde dit ce que tout le monde sait sur les nucléaires iraniens. Décidément personne ne veut rompre ses relations commerciales avec personne. L'Onu ne fait plus le poids. Et, aujourd'hui, aucun Etat puissant ou faible ne veut transformer l'Onu en autre chose que celle qu'elle est : améliorer l'image des grands orateurs.

Ben Ismaël