jeudi 19 octobre 2017 par Jeune Afrique

Microbes et enfants en conflit avec la loi sont les deux expressions courantes qui servent à désigner les enfants qui s'adonnent aux agressions à Abidjan.

Cependant, les criminologues ne peuvent prendre comme tels des termes de la doxa pour en faire le principe d'une analyse, sans les soumettre au préalable à la critique. Dans Le Suicide, Émile Durkheim (1897), un des pères de la sociologie française, indique que les mots usuels sont ambigus et par cela même source d'erreurs : Si donc on se laisse guider par l'acception reçue, on risque de distinguer ce qui doit être confondu ou de confondre ce qui doit être distingué, de méconnaître ainsi la véritable parenté des choses et, par suite, de se méprendre sur leur nature .

Les microbes, lit-on dans la presse, sont des enfants âgés de 6 à 18 ans qui, depuis la fin de la guerre, agressent la population avec des armes blanches. Malgré son apparente simplicité, l'ambiguïté du terme est totale. D'abord, l'évanescence de l'âge des membres des gangs au contact de la réalité. D'un article à l'autre, l'âge est constamment ajusté en fonction des prises de la journée : 8 à 18 ans, 9 à 25 et ainsi de suite ... suite de l'article sur Jeune Afrique