jeudi 26 octobre 2017 par AIP

Les populations des 22 villages périphériques de la réserve de faune d'Abokouamekro (RFA) ont organisé mercredi une marche de protestation sur la préfecture d'Attiégouakro, pour réclamer la rétrocession de leurs terres, classées comme réserve nationale.

Nous voulons qu'un décret soit pris pour déclasser nos terres , a plaidé le porte-parole des 22 villages de la RFA, N'Goran Kouassi Édouard du village de Gofabo rencontré devant les locaux de la préfecture d'Attiégouakro juste après sa rencontre avec le préfet, Mme Juliette Konan.

N'Goran Kouassi estime que les populations de la localité sont totalement dépossédés de leurs terres qui servent de site d'élevage à des personnes venant d'ailleurs. Pires, nos villages qui existent depuis des lustres sont menacés de disparition parce que, disent-ils, nos habitations sont dans les limites de la réserve , fait savoir le porte-parole des populations, en colère.

Le porte-parole des villageois a indiqué qu'il s'agit au départ d'une partie de leur terre à proximité de sept villages qui servaient de site d'élevage au président Félix Houphouët-Boigny, qui est passé aujourd'hui à plus de 23 000 ha appartenant aux 22 villages de la localité qui ont été arrachés.

Nous n'avons plus rien et les agents des Eaux et Forêts nous interdisent de cultiver le peu de terre à notre possession , a ajouté le porte-parole. Il a confié que l'un des leurs, le nommé Kouadio Yao Jean-Claude du village de Pangokro et âgé de 28 ans est mort noyé début octobre dans un étang d'eau en pleine forêt suite à une course-poursuite des agents de l'Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR).

C'est inadmissible et inconcevable !, a martelé Ndri Yao Robert du village de Houphouedjékro. Il dit s'expliquer mal cette situation qui laisse les populations dans le désarroi, sans ressource ni moyen pour vivre, se soigner et scolariser leurs enfants.

Toutes les tentatives de l'AIP pour rencontrer le préfet d'Attiégouakro pour en savoir plus sur l'affaire sont restées vaines.

Initialement appelée Parc Animalier d'Abokouamékro, la réserve de faune d'Abokouamékro a été créée à l'initiative du Président Félix Houphouët-Boigny, pour le développement du tourisme. Les infrastructures ont été mises en place en 1988 et en 1993. La RFA couvre une superficie totale de 20 430 ha dont 7 230 ha ont été aménagés pour les visites touristiques.

nam/cmas