lundi 20 novembre 2017 par SYNAPPCI

I. Les faits
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI) a appris, jeudi par voie de presse que le Conseil des Ministres du jeudi 16 Novembre 2017 a adopté un important plan de redressement du Groupe Fraternité-Matin, le journal gouvernemental. Selon le compte rendu du Conseil des Ministres fait par le Ministre de la Communication, de l'Economie Numérique et de la Poste, Porte-Parole du Gouvernement, Bruno Nabagné Koné, la restructuration se fera par l'abandon d'un certain nombre de dettes du groupe vis-à-vis de l'Etat qui se chiffre à 5,5 milliards FCFA et par des apports en numéraire à hauteur de 3,6 milliards de FCFA en subvention d'investissement. Egalement, l'Etat va dégager 1,4 milliard de FCFA en 2018 au titre du plan social qui est envisagé dans ce plan de redressement , soit environ 10 milliards de francs CFA, ont rapporté plusieurs médias.
II. Notre analyse
Le gouvernement justifie ce plan de redressement par la nécessité d'éviter la faillite au groupe Fraternité Matin, confronté depuis plus d'une dizaine d'années à des difficultés caractérisées globalement par une gestion opérationnelle peu efficace ainsi que par de très fortes tensions de trésorerie et des comptes qui sont déséquilibrés . Une situation qui est malheureusement commune à toutes les entreprises de presse écrite et à de nombreuses entreprises audiovisuelles. Dans la presse écrite en effet, nombre de titres doivent leur présence encore sur le marché au Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) à travers son programme de prise en charge des frais d'impression de six (6) mois chaque année, des arriérés de salaires dus à leur personnel allant de deux à quinze mois, et de nombreuses violations des lois relatives à la vie des entreprises.
Quant aux radios, notamment, privées non commerciales, plus connues sous l'appellation de radios de proximité et dont la grande majorité appartient à des mairies et conseils régionaux, elles sont nombreuses à exercer en toute illégalité, généralement au mépris des droits les plus élémentaires des travailleurs qu'elles emploient, au motif que le cadre organique des collectivités décentralisées qui les emploient pour la plupart ne permet pas de leur payer des salaires décents et de leur garantir l'accès à la sécurité sociale.
Pour le SYNAPPCI, l'intervention de l'Etat pour sauver le Groupe Fraternité Matin du naufrage rend crédible la nécessité d'une politique publique vigoureuse en faveur du secteur des médias dans son ensemble. La presse privée, qu'elle soit écrite ou audiovisuelle étant confrontée aux mêmes difficultés, et parfois dans des proportions plus alarmantes.
III. Notre Position
Le SYNAPPCI félicite le gouvernement, et plus particulièrement, le Ministre de la Communication, de l'Economie Numérique et de la Poste, Bruno Koné pour cette initiative qui aura pour conséquence de sauver l'un des principaux médias de notre pays et par ricochet de préserver des dizaines d'emplois et de garantir demain la création de dizaine autres.
Le SYNAPPCI, souhaite que la mise en ?uvre de ce plan de redressement, notamment de son volet social se fasse dans la plus grande transparence avec la participation et l'implication de tous partenaires sociaux.
Le SYNAPPCI encourage le gouvernement à étendre son action de sauvetage des entreprises de presse à l'ensemble du secteur des médias de Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, le SYNAPPCI renouvèle son appel à la convocation urgente des états généraux de la presse et de l'audiovisuel, afin qu'autour de l'Etat, toutes les parties prenantes identifient les principaux défis auxquels le secteur des médias fait face, en vue de leur apporter des solutions durables, nécessaires au renforcement du rôle de la presse nationale dans l'approfondissement de la démocratie en Côte d'Ivoire.

Fait à Abidjan, le 20 novembre 2017
Pour le SYNAPPCI
Le Secrétaire Général

Guillaume GBATO

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