jeudi 23 novembre 2017 par L'intelligent d'Abidjan

Ouattara Siagnan est directeur général du Nouveau Navire. Pour le prochain congrès du Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire(Gepci) qui aura lieu du 24 au 26 novembre 2017 à Grand-Bassam, il est candidat à la présidence. Dans cette interview, il dévoile quelques pans de son programme et les raisons qui sous-tendent sa candidature.
Qu'est-ce qui motive votre candidature à la présidence du Gepci?
Ma candidature est motivée par la situation actuelle du Gepci. Le patronat de la presse a un fonctionnement en deçà de nos espérances. Premièrement, la majorité des organes de presse sont presqu'en faillite. Avec des arriérés de salaires de 1 à 12 mois. Deuxièmement, la mévente des journaux due à la mauvaise distribution faite par Edipresse. Le territoire ivoirien est couvert à 40%. Le Gepci n'a rien fait pour pallier ces carences.. La subvention octroyée par le Fonds de soutien à la presse n'est pas équitablement répartie. Je veux marquer une rupture.

Quelles sont vos recettes pour sortir les éditeurs de presse de ces difficultés, ou pour marquer cette rupture?
Un véritable plan social s'impose. C'est à ce titre qu'il faut rompre avec l'ancien système. Dans ce cas, il faut du sang nouveau au niveau des instances dirigeantes. Mon programme est simple : donner aux éditeurs ce qui leur appartient (le quatrième pouvoir). C'est aux éditeurs de s'occuper de toute la chaîne de gestion et de vente de leurs journaux. Il faut que nous gérions nous-mêmes les fonds octroyés par l'État de Côte d'Ivoire sans l'apport d'un fonds. Il faut que nous redéfinissions le mode de gestion du fonds de garantie. Nous éditeurs de presse avons des priorités qui dépassent la seule préoccupation d'impression des journaux. Il y'a des problèmes de survie des titres à régler. Il faut mettre en place un système fiscal propre aux éditeurs. Une facilitation des paiements au niveau de la Cnps(Ndlr/Caisse nationale de prévoyance sociale), une une mise en place d'une brigade spéciale pour lutter contre la location des journaux. Nous devons avoir des passeports de service pour des missions afin d'aller négocier des accords de financement et de subvention pour le compte du Gepci à l'étranger.

Vous avez introduit une requête en annulation de la candidature de Patrice Yao. Quelles sont vos motivations ?
Je ne reproche rien au candidat Patrice Yao. C'est une interrogation que je porte à l'ensemble de mes pairs. Peut-on valablement être candidat à une élection du Gepci sans avoir la qualité d'éditeur de presse ? Au vu des textes, il apparaît de manière incontestable que le candidat Patrice Yao n'est pas éligible. Les statuts et l'organigramme du journal Le Nouveau Réveil dont Patrice Yao est le directeur général sont flous et ambigus.

Oui, mais il y a l'article 25 nouveau qui stipule : est éligible à la présidence du bureau exécutif du Gepci , tout éditeur(Pca, Dg ou gérant d'une entreprise de presse) membre du groupement ayant son entreprise en activité et éditant au moins une publication de façon régulière sur les deux ans précédant le congrès .
Vous vous parlez de ce document qu'aucun patron de presse ne connaît ? Je suis membre du Gepci depuis plusieurs années. C'est à quelle AG, cette disposition a été adoptée ? J'accuse le Pca du Gepci, Hamidou Fomba de collusion et de parti pris avec le candidat Patrice Yao. La réponse qu'il a apportée suite à ma requête en annulation de la candidature de son ?'poulain'' est édifiante. Recevant en pleine campagne les membres du bureau sortant, Denis Kah Zion, le propriétaire du Nouveau réveil les a remerciés pour le choix porté sur son collaborateur Patrice Yao. C'est la preuve que le candidat Patrice Yao n'est ni éditeur, ni propriétaire. Donc, inéligible

La campagne bat son plein et votre plainte suit son cours. N'avez-vous pas peur de la machine électorale qui est derrière le candidat Patrice Yao ?
Non pas du tout. Nous sommes également en campagne. Nous irons au vote et nous souhaitons un scrutin transparent et régulier. Quant à la plainte, elle suit effectivement son cours. Je suis ouvert au dialogue.

M. Ouattara