vendredi 24 novembre 2017 par Xinhua

ABIDJAN - Le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (COJEP), un parti politique d'opposition ivoirien, appelle à manifester le 29 novembre lors du sommet entre l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) à Abidjan, pour protester contre les ventes aux enchères de migrants africains comme esclaves en Libye.
"Le COJEP lance un appel à toutes les centrales syndicales, les partis politiques, les organisations de défense des droits de l'Homme, à toutes les couches sociales et aux étudiants à manifester le 29 novembre, afin d'interpeller les chefs d'Etat africains, notamment, et l'Union européenne sur la traite des migrants en Libye", a déclaré mardi à Abidjan Hyacinthe Nogbou, secrétaire général du COJEP, formation politique créée par Charles Blé Goudé, ancien chef des Jeunes patriotes, farouches partisans du président déchu Laurent Gbagbo.
Une vague d'indignation a gagné des dirigeants africains, l'ONU, des artistes, des sportifs et des leaders d'opinion après la diffusion, le 15 novembre, d'un documentaire de CNN montrant une vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye.
D'après ce reportage, non loin de Tripoli, capitale libyenne, des migrants africains en route pour l'Europe sont vendus aux enchères comme esclaves par des passeurs, pour des sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (environ 435 euros, à peine 300.000 francs CFA).
Pour Hyacinthe Nogbou, "ce qui se passe en Libye n'est pas du genre à maintenir le COJEP, en tant que parti panafricain, dans un mutisme".
"Trop c'est trop, plus rien ne doit être comme avant, nous allons le signifier aux dirigeants qui feront le déplacement d'Abidjan", a martelé Hyacinthe Nogbou, lors d'une conférence de presse.
"Au terme de la manifestation, une motion de protestation sera déposée au siège de l'UE à Abidjan", a-t-il conclu, appelant à une "forte mobilisation pour dire non à ce qui se passe en Libye".
Environ 5.000 participants, dont 83 chefs d'Etat et de gouvernement représentant 55 pays d'Afrique et 28 pays d'Europe, des membres de la Commission de l'UA, du Conseil européen, de la Commission européenne, des délégations de pays amis, des organisations internationales, régionales et sous-régionales sont attendus à Abidjan pour le 5e sommet UA-UE se concentrant cette année sur le thème "Investir dans la jeunesse pour un avenir durable".
Samedi, le gouvernement ivoirien s'est engagé à mettre "en bonne place" la question de la traite des migrants dans l'ordre du jour du sommet UA-UE, après avoir interpellé la communauté internationale non sans insister sur "l'impérieuse nécessité" de demander une "enquête" sur le sujet.
L'Etat ivoirien a entamé lundi le rapatriement de ses compatriotes migrants "en détresse" en Libye.
Un premier contingent de 155 personnes comprenant 89 femmes et des enfants a débarqué à Abidjan en attendant un autre contingent de 260 personnes mercredi.
Au total, 595 Ivoiriens sont concernés par cette opération de rapatriement.
La Côte d'Ivoire s'est dotée récemment d'un plan d'assistance pour le retour volontaire et la réintégration des migrants ivoiriens dont le nombre ne cesse de croître.
En outre, le pays a été déclaré éligible, en février dernier, au fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique de l'UE, un fonds destiné à prévenir la migration irrégulière et à faciliter le retour des migrants.
Le fonds, d'un montant de 1,88 milliard d'euros lancé en 2015, vise à lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des déplacés en Afrique.
Depuis 2015, le gouvernement a procédé au rapatriement de 351 migrants "en situation d'extrême précarité retenus en Libye".
En 2016, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé à près de 5.000 le nombre d'Ivoiriens enregistrés à Lampedusa (Italie) de janvier à juin 2016, soit 7% de la totalité des migrants, faisant passer la Côte d'Ivoire de la "10e à la 4e place" des pays d'où sont originaires les migrants. Fin



Le président égyptien discute avec Saad Hariri de la crise politique libanaise au Caire


LE CAIRE, 21 novembre (Xinhua) -- Le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri s'est entretenu mardi au Caire avec le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi de la crise politique entraînée au Liban par sa démission et par divers autres événements régionaux, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
MM. Hariri et Al-Sissi ont convenu de la nécessité pour le Liban de se dissocier des problèmes régionaux, et le Premier ministre libanais démissionnaire a salué l'engagement de M. Al-Sissi en faveur de la stabilité du Liban, selon les propres propos de M. Hariri à l'issue de la rencontre.
La visite d'une journée effectuée par M. Hariri au Caire intervient après sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, samedi à Paris, durant laquelle il a annoncé qu'il rentrerait mercredi au Liban pour assister à la fête nationale libanaise.
M. Hariri a annoncé sa démission le 4 novembre depuis Riyad, la capitale saoudienne. Il a expliqué sa décision par les activités armées intérieures et extérieures du Hezbollah, une milice libanaise chiite soutenue par l'Iran, et représentée par plusieurs ministres et associés au sein du gouvernement et du Parlement.
Il a également affirmé dans son discours de démission, prononcé à la télévision depuis Riyad, qu'il avait eu vent d'un projet d'assassinat contre sa personne au Liban.
Son père, le défunt Premier ministre Rafic Hariri, a été assassiné en 2005. Un tribunal international enquête encore sur cette tragédie.
Le Hezbollah et l'Iran ont clamé que M. Hariri était retenu contre son gré et avait été forcé à la démission par Riyad, ce que M. Hariri a démenti dans une interview télévisée donnée à Riyad, ainsi qu'après sa rencontre avec M. Macron à Paris.
L'Egypte s'efforce d'apaiser la crise politique créée au Liban par la démission de M. Hariri, démission qui n'a pas encore été officiellement acceptée par le président libanais Michel Aoun.
Mardi également, M. Aoun a appelé M. Al-Sissi, et les deux hommes ont discuté de "l'évolution de la situation politique au Liban", selon un communiqué de la présidence égyptienne.
"Ils ont souligné l'importance de maintenir la stabilité du Liban et de donner la priorité aux grands intérêts nationaux libanais", ajoute le communiqué, soulignant que les deux dirigeants ont convenu d'intensifier leur coordination et leurs consultations à ce sujet.

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