samedi 6 janvier 2018 par Fraternité Matin

Des mères racontent, en pleurs, la terreur qu'elles ont vécue de la part de leurs propres enfants drogués. Quand ils arrivaient à la maison, il était compliqué de leur parler à cause de leur violence. Vous m'avez ramené un autre enfant il a changé , expliquait avec beaucoup d'émotion la mère d'un membre de la première vague.

Le petit Y. L, 18 ans, fait partie, à coup sûr, de ces enfants en passe d'être récupérés. Placé par les responsables de la resocialisation dans un garage auto dans la commune d'Abobo depuis 3 mois environ (octobre-décembre 2017), il est présenté comme un exemple à l'atelier. Ses patrons, Bakayoko L. et Bakayoko K. ne tarissent pas d'éloges à son égard. Il est assidu au travail. Il arrive tous les jours à l'heure. Il est respectueux. Il ne vole pas. Vraiment, je trouve que cet enfant est bien , soutient Bakayoko L.

L'autre patron est convaincu que l'exemple de ce petit va faire école parce qu'il écoute les conseils. Très timide, le jeune homme promet, dans un français approximatif, qu'il continuera à travailler comme le font d'autres anciens camarades pensionnaires du Centre de resocialisation avec qui il est en contact.

Toujours dans la commune d'Abobo et encore dans un garage de mécanique auto, le jeune T. H, 17 ans, bénéficie des mêmes égards de la part de son patron Traoré I. Celui-ci a une telle confiance en lui qu'il l'envoie faire les encaissements auprès des clients. Il procède ainsi pour le sensibiliser au fait que le métier de mécanicien rapporte de l'argent. Une manière de l'amener à prendre ce travail au sérieux. Mieux, pour éviter que ses apprentis ne retombent dans les travers qui les ont conduits au Centre de resocialisation, il leur donne un peu d'argent chaque semaine.

Un autre ex-pensionnaire du Centre de resocialisation, le petit A. R, 15 ans. Lui aussi est sérieux au travail. Placé depuis trois mois auprès de Dosso I, maître-tailleur à Yopougon, il sait placer les boutons, faire les surfilages, faires les repassages, etc. Mais cela, n'a pas été facile avec lui à son arrivée pour autant. Au début, il négligeait le travail. Mais à force de lui donner des conseils, il a fini par opérer un changement. Ça va mieux. Il est assidu au travail. Je vais le guider. Et l'Etat (la Cellule de resocialisation) sera satisfait , dit-il. ... suite de l'article sur Fraternité Matin