lundi 8 janvier 2018 par LInfodrome

L'avocat français, Jean Balan, commis pour défendre les intérêts des victimes du bombardement, en novembre 2004, du camp français de Bouaké, a retourné sa veste contre les autorités de son pays. Dans une série de textes qu'il publie sous forme d'épisodes, depuis le jeudi 4 janvier 2018, il fait de graves révélations sur ce qui passe pour être un complot monté, à l'époque, contre l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Ci-dessous, la compilation de ses textes.



DOSSIER BOUAKÉ.


J'ai une idée saugrenue. Je veux me transformer en une sorte d'écrivain du 18 ou 19 siècle (sans bien évidemment avoir leurs talents) afin de publier, tous les jours, sous forme de feuilleton, pas à pas, ce que j'ai découvert dans le dossier Bouaké.
. Et qui a été confirmé par le dossier d'instruction. Ça va durée longtemps. Je prends un risque non négligeable. Et je vous dis très clairement, sans aucun pathos, que s'il m'arrive quelque chose ça ne sera ni un accident ni un suicide. Mais pour s'aventurer dans ce genre de communication, sur mon mur uniquement, je dois savoir si ça intéresse un nombre suffisant de personnes. Qui évidemment pourront partager s'ils le souhaitent. Donc en fonction du nombre de likes que ce commentaire suscite dès demain je commence ou pas.


Les réactions sur mon précédent commentaire sur le sujet dépassant de loin ce que j'espérais je vais commencer dès aujourd'hui. Par un petit préambule. Je suis arrivé dans ce dossier un peu par hasard. Plusieurs semaines après le bombardement. La première juge d'instruction, se rendant compte que beaucoup des victimes étaient laissées à l'abandon à demander au Bâtonnier de Paris de nommer un avocat commis d'office, de préférence qui a des cojones, pour les représenter. Comme j'étais assez connu pour mon franc parler j'ai été choisi. Depuis les clients m'ont choisi.
Mes honnoraires depuis sont réglés par l'armée. Contrairement à ce qu'on peut penser l'armée, qui fut utilisé et manipulée dans cette affaire, apprecie beaucoup mon travail. Et soutient mon combat pour la vérité.
Voilà. Au tout début je croyais la propagande officielle et Gbagbo coupable. Mais j'ai commencé à lire le dossier, dans toutes les petites détails et le doute, lentement mais sûrement c'est installé. Pour finir avec toutes les accusations que je porte. Et chose importante que personne ne conteste plus. La difficulté est d'autre nature. Bon. À demain. Première mini interrogation.

Épisode 1.


Quand j'ai commencé à lire le dossier j'ai remarqué immédiatement qu'il avait été ouvert en procédure criminelle. Je dis ça parce que juridiquement ça a son importance. Je vais y revenir dans d'autres épisodes. Bref. J'ai lu tous les témoignages des militaires présents sur place au moment du bombardement. Tous sont absolument unanimes, leur camp a été bombardé par 2 avions ivoiriens après avoir fait des tours de repérage. Je souligne cela parce que beaucoup plus tard j'ai découvert pourquoi le repérage. Donc pas de doute possible.
Il y a eu bombardement et les morts et blessés bien réels. Mais, revenons à mon début de l'ombre d'un doute. Minuscule. Mais le premier.
Parmi les témoignages, plusieurs soldats parlent d'une chose à priori sans importance. Ils ont fait part de leur étonnement que le mess des officiers et l'endroit ou généralement ils se regroupent était fermé pour inventaire. Juste le jour de l'attaque. Alors que jamais ce fût le cas. J'ai prêté une attention très petite à ça. Sauf qu'une minuscule sonnette d'alarme a retenti en moi. Comme un sonar dans un sous-marin qui détecte le passage d'une sardine. C'est rien. Mais l'alarme a sonnée.
Cela a pris beaucoup plus d'importance quand par la suite j'ai remarqué que la cible privilégiée des avions fût notamment ces bâtiments supposés inoccupés. Le nombre élevé des victimes s'explique par le fait que les soldats ont essayé de trouver abri dans les endroits les plus solides ! Évidemment, jusqu'à présent, on ne sait pas qui a ordonné la fermeture pour inventaire. Mais, je n'aurai pas fait la liaison entre tout ça si auparavant la petite, minuscule sonnette d'alarme, n'avait pas retenti à la lecture de petits détails, apparemment sans importance dans une masse importante de témoignages.
Fin du premier épisode.

Épisode 2.


Je viens de réaliser que les épisodes les plus marquants ne suivent pas nécessairement un ordre chronologique. Mais ils se complètent. Hier j'ai souligné le que la procédure était ouverte pour assassinat. Donc une fois les corps rapatriés une autopsie pour déterminer les causes de la mort est obligatoire. Par la loi. Or j'ai constaté que les corps furent enterrés très rapidement et bien évidemment aucune autopsie effectuée. De plus les familles n'ont pas été autorisées à voir les dépouilles. Quand j'ai osé poser la question à la ministre de la Défense pourquoi la loi n'était pas respectée, elle m'a répondu avec de la virulence que je n'ai aucun respect pour les morts.
Ne voulant pas de polémique inutile, je n'ai pas insisté.
Sauf que le hasard s'en mêle.
Et là, j'ai compris. Non simplement il y avait du cynisme mais également un début de panique. Là j'ai commencé à mettre le doigt dans un engrenage de plus en plus complexe. Je vous conseille vivement de lire l'épisode de demain. Aujourd'hui pour des raisons personnelles je suis obligé de m'arrêter.


Épisode 3


Appeler ça le hasard ou le destin. D'une part. Et d'autre part un vrai coup de poing que je reçois dans le visage. Et à partir de là toute ma vision du dossier change. Rappelez-vous. Hier je n'ai pas insisté sur le fait que il y a pas eu l'autopsie pourtant obligatoire.
On doit respecter les morts! Et c'est vrai que la cérémonie fût grandiose. Respect.
Mais voilà que le hasard s'en mêle. Deux des parties civiles, je vous rappelle qu'on leurs avait interdit de voir les corps, j'ai vite compris pourquoi, demande au juge d'instruction de voir au moins les photos de leurs proches prises sur le terrain. La juge accepte. ... suite de l'article sur LInfodrome