vendredi 19 janvier 2018 par Abidjan.net

Les activités du cadre d'action commune de l'initiative Cacao-forêts ont été officiellement lancées ​le 18 janvier ​à Abidjan en présence de plusieurs membres du gouvernements et des acteurs appartenant aux deux secteurs.

La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est confrontée, comme nombre de pays tropicaux, à la réduction drastique de sa couverture forestière, liée essentiellement à une exploitation anarchique et incontrôlée. De 16 millions d'hectares de forêts au début du siècle, les superficies résiduelles de forêts représentaient, en 2015, moins de 3,4 millions hectares, soit un rythme de dégradation avoisinant 200 000 d'hectares par an.

L'objectif de ces initiatives est de contribuer à développer des solutions durables en vue de relever le défi du changement climatique et celui de l'épuisement des ressources naturelles, en mettant l'accent sur la gestion durable de l'agriculture et de la pêche a souligné le ministre des Eaux et forêt Alain Donwahi, lors de l'ouverture des travaux.

Poursuivant, il a souligné que dès 2015, le Conseil Café Cacao, avec le Secrétariat permanent REDD+ (SEP REDD+), a développé une vision dénommée Cacao, ami de la forêt qui a été intégrée dans la note d'orientation politique sur l'agriculture zéro déforestation, pour la COP 21 à Paris.

Dans cette dynamique, le Gouvernement ivoirien a élaboré et adopté en 2017, un plan d'action Cacao et Forêt, qui a été présenté à la 23ème Conférence des Parties sur le climat en novembre 2017, à Bonn, en Allemagne.

Ces travaux vont permettre de finaliser la réflexion sur l'organisation et les mécanismes de mise en ?uvre d'un plan d'action détaillé, assorti d'une feuille de route, en vue de la réalisation d'actions concrètes sur le terrain, dont la promotion d'une participation plus accrue des coalitions multipartites, l'amélioration de la résilience de la cacaoculture face aux changements climatiques, la professionnalisation et l'autonomisation économique des ménages, la mobilisation accrue des ressources financières et le suivi-évaluation efficace et transparent des progrès réalisés.

Et je sais pouvoir compter sur votre mobilisation, pour approfondir les réflexions et mettre à la disposition des différentes parties les outils nécessaires à une cohabitation intelligente de l'agriculture et de la forêt a-t-il conclu.

La question qui nous réunit ce jour est d'une importance capitale, il s'agit de contribuer à marquer le découplage entre la cacao culture et la déforestation à travers l'initiative cacao et forêts. Il apparait donc clairement que l'Initiative Cacao-Forêt est une mise en ?uvre concrète de l'Agriculture-zéro déforestation, laquelle constitue elle-même l'option stratégique centrale de la Stratégie Nationale REDD+ adoptée par le Gouvernement le 03 novembre 2017 a pour sa part souligné la ministre Anne Ouloto qui a en charge le ministère de la salubrité, de l'environnement et du développement durable.

La finance carbone est une source de financement pour la Réduction des Emissions de gaz à effet de serre, dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts, en abrégé REDD+ qui est un mécanisme international né des négociations sur le climat dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques en 2005.

Ce mécanisme repose sur une approche visant à faciliter la consolidation du rôle de tous les acteurs nationaux dans le développement de stratégies et de mécanismes pour la gestion durable des forêts.

Venus d'horizons divers, les experts et les partenaires ont échangé la veille sur des thématiques dont la traçabilité, la production du cacao et la restauration des forêts, le financement et l'inclusion sociale qui vont permettre de jeter les bases de la mise en place, d'ici mars 2018, d'une feuille de route crédible pour l'exécution effective des engagements pris par l'ensemble des signataires.

​P. R.​




Déforestation: l`état et 23 industriels du cacao engagent la lutte
Publié le: 19/1/2018  | RTI 1