mardi 30 janvier 2018 par LInfodrome

Un contrôle opéré par l'Unité de Lutte Contre le Racket (Ulcr) de la police nationale, sur des éléments de la Brigade moto des Douanes ivoiriennes, sur l'axe Yamoussoukro-Sinfra, le samedi 27 janvier 2018, entre 12 h et 13 h, a tourné à une molestation en règle du sergent-chef des Douanes, Silué Tchegbê dit Rougeaud .

Il a été conduit, dans un état comateux, aux urgences de l'hôpital général de Sinfra, avant d'être transféré au Chr de Daloa. Les faits, d'une extrême banalité, mais qui ont tourné au vinaigre pour ce sergent-chef des Douanes, se sont produits au poste des douanes de Zéminafla. Ils font suite à une accusation de racket, mise à la charge de ce malheureux douanier, par le commissaire Alain Oura, du 2ème arrondissement de Yamoussoukro. Les éléments de la Brigade moto de Daloa, exploitant une information faisant état du passage d'un camion transportant des marchandises frauduleuses, dans la zone de Sinfra, munis d'un ordre de mission de leur hiérarchie, sont allés se poster dans le village de Zéminnafla. Il s'agissait, pour, eux, d'intercepter ce camion en vue de déclencher la procédure de dédouanement des marchandises frauduleuses à son bord. Ils étaient loin d'imaginer que cette mission allait finir dans le sang, du fait de leurs propres frères d'armes. Selon les faits, tels qu'ils nous ont été rapportés, notamment, par un agent des eaux et forets, témoin direct de la bastonnade du Douanier, le chef d'escouade des Douanes et un notable du village de Zéminafla, les éléments de la police de lutte contre le racket, en tenue civile, s'étaient postés non loin du poste de contrôle des Douaniers .

Mais, contre toute attente, ces policiers de l'Ulcr ont encerclé ceux-ci, armes au poing, accusant la victime, le sergent-chef Silué Tchegbê, d'avoir touché mille francs ( 1.000 fcfa ) des mains d'un apprenti-chauffeur dont le véhicule venait de stationner. Accusation que réfute, évidement, le sergent-chef, arguant qu'il n'était pas dans leur mission de faire des contrôles de routine sur les véhicules de transport en commun . Mais, le commissaire Ouara Alain, qui semblait être sûr de son fait, agrippe l'infortuné Douanier, qui reçoit un violent coup de tête sur le nez. Le sang gicle Les 5 éléments de la police anti-racket l'ont terrassé et ont commencé à le rouer de coups, non sans l'avoir soumis, de force, à une fouille. Les poches de sa tenue ont été retournées , explique le chef d'escouade.

Sous l'intensité des coups, le sergent-chef des Douanes perd connaissance, baignant dans le sang. C'est ainsi que des jeunes du village, croyant à une attaque des bandits du poste des douaniers, accourent, avec la volonté affichée de lyncher les agresseurs , nous explique encore le notable. Les policiers de l'Ulcr, ayant flairé le danger, déclinent leur identité et fonctions, avant de prendre le large. Le Douanier agressé est alors transporté aux urgences de l'hôpital général de Sinfra par son chef d'escouade, le sergent-chef Dosso Yarangoumba. Les médecins qui le prennent en charge, constatent une fracture du nez, des amas de sang à l'oreille, dans le nez, un traumatisme crânien et une entorse au pied droit . Le commissaire Ouara Alain s'acquitte des premières factures médicales. Le procureur de Daloa a été saisi, selon notre source.

Le commissaire a été immédiatement mis aux arrêts, avant d'être remis en liberté. A l'hôpital général de Daloa où le Douanier a été transporté plus tard, après les premiers soins à Sinfra, la radio pratiquée a révélé de sérieuses complications , nous explique notre source. Qui soutient que les douaniers, contrairement aux policiers, sont soumis au statut général de la fonction publique, une loi plus rigide que l'arrêté ministériel créant l'unité anti racket . Sur le terrain à Daloa, policiers et Douaniers se regardent en chien de faïence. Le Commissaire du gouvernement, Ange-Bernard Kessy, saisi par la hiérarchie des Douanes, devrait ouvrir une enquête pour situer les responsabilité, avons nous appris, hier dimanche 28 janvier 2018 auprès du Tribunal miliaire d'Abidjan. C'est un acte délibéré d'agression d'un agent dans l'exercice de ses fonctions régaliennes, qui ne restera pas impuni , nous a confié un magistrat que nous avons joint, par téléphone et qui a requis l'anonymat. ... suite de l'article sur LInfodrome