mardi 30 janvier 2018 par Pôle Afrique

Le Front populaire ivoirien (FPI) proche d'Abou Drahamane Sangaré souhaite un dialogue avec les autorités ivoiriennes, pour harmoniser les points de vue sur l'organisation des élections dans le pays. Ce samedi 27 janvier, au cours de la cérémonie de présentation mutuelle des v?ux de nouvel an 2018 entre lui et ses militants, l'ex-ministre des Affaires étrangères de Côte d'Ivoire, par ailleurs chef de fil de la branche qui dispute le contrôle du FPI avec Pascal Affi N'Guessan, le président statutaire de ce parti, lance cet appel au pouvoir ivoirien. Une posture inhabituelle pour cette frange du parti fondé par Laurent Gbagbo, qui jusque-là, a mené des actions de boycott des différentes élections organisées. Signe d'un retour véritable dans le jeu politique national ? Décryptage des analystes politiques.

C'est une position de sagesse, c'est une offre appréciable les commentaires sur l'appel au dialogue lancé au gouvernement par Abou Drahamane Sanagré, le chef de fil de la dissidence au FPI sont multiples. Mais tous dans l'ensemble, saluent l'initiative. Ce samedi 27 janvier, Abou Drahamane Sangaré a demandé aux autorités ivoiriennes, l'ouverture d'un débat en vue d'un amendement de la Commission Électorale Indépendante (CEI), l'organe en charge des élections dans le pays.

( ) le parti tenant compte des spécificités de la situation en Côte d'Ivoire, conscient que le peuple de Côte d'Ivoire ne peut s'accommoder indéfiniment d'un déni persistant de la démocratie, tirant leçon des expériences internationales comparables avec celles des démocraties naissantes, demande instamment au pouvoir l'ouverture d'un débat inclusif efficace et transparent sur les conditions d'organisation justes et transparentes. Afin d'assurer une gestion crédible, indépendante, impartiale et efficace des élections, il convient de réformer la CEI par une composition équilibrée et équitable. Choisir un président de la CEI sur la base d'un large consensus , a invité Abou Drahamane Sangaré sous des vivats de ses militants.

Une réaction qui a très vite secoué la sphère politique ivoirienne. Au Rassemblement Des Républicains (RDR), le parti au pouvoir en Côte d'Ivoire, l'on estime que cette posture est un retour à la raison et une position de sagesse.

Ils (camp Sangaré) sont en train de donner raison au Président Alassane Ouattara, qui leur avait dit à l'époque où ils avaient boycotté les élections de ne pas le faire. Il le leur avait dit car le RDR a commis la même erreur. Le Président de la République n'a pas été écouté. Mais comme le RDR à l'époque, ils sont en train de revenir à de meilleurs sentiments, parce que le boycott n'a rien apporté au FPI. Pour ce qui est du débat relatif aux élections, cela signifie que les extrémistes ont commencé à mettre un peu d'eau dans leur vin. Ils se sont rendu compte que s'ils continuent dans leur position extrémiste, rien ne va évoluer pour le FPI. Ils veulent donc jouer leur partition car ayant compris que cette position finira par les faire disparaître. C'est donc une position de sagesse, et une position de réveil, un peu tardif , commente Mamadou Traoré, conseiller régional RDR dans la région de la Bagoué dans le nord du pays, joint par Poleafrique.info.

Dr Eddie Guipié enseignant-chercheur en Sciences politiques à l'université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le nord ivoirien, ne dit pas autre chose. Selon lui, cet appel qui n'est pas le premier du type de la part du FPI, vise à être en adéquation avec la décision rendue par les juridictions africaines qui indiquent qu'en l'état actuel des choses, cette CEI ne peut organiser des élections transparentes. C'est fort de cette décision judicaire que le FPI Sangaré appelle les autorités à se conformer au droit en amendant cette institution .

Jusque-là, la frange du FPI dirigée par l'ex-ministre Abou Drahamane Sangaré a refusé toute participation aux élections organisées dans le pays. Elle dénonce la non indépendance de la CEI, l'organe chargé d'organiser les élections en Côte d' Ivoire, dont elle fait de la réforme, son cheval de bataille et la condition sine qua num, de sa participation aux joutes électorales. Successivement, Abou Drahamane Sangaré et ses proches ont appelé au boycott du scrutin référendaire d'octobre 2016. Deux mois plus tard, ils avaient réitéré l'action pendant les élections législatives tenues en décembre 2016. Pour cette année 2018, sont prévues les élections municipales, régionales et sénatoriales. La position de l'ex-ministre des Affaires étrangères et ses camarades n'est pas encore déterminée quant à ces scrutins.

Par ailleurs, le camp Sangaré souffre d'une reconnaissance vis-à-vis de la loi. La justice ivoirienne lui a rejeté toute existence légale au profit du camp Pascal Affi N'Guessan avec qui, le pouvoir traite. De l'avis des observateurs, par cet appel, Abou Drahamane Sangaré et ses proches man?uvrent pour obtenir une reconnaissance de la part des autorités. ... suite de l'article sur Pôle Afrique

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