vendredi 2 mars 2018 par LInfodrome

Devant le refus du gouvernement d'exécuter la décision de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, l'opposition ivoirienne prend à témoin la communauté internationale et lance un appel aux Ivoiriens à taire leurs divisions, à faire bloc pour sauver la Côte d'Ivoire du chaos. Ci-dessous l'intégralité de la déclaration.

DECLARATION DES PARTIS POLITIQUES DE L'OPPOSITION

Suite au communiqué du gouvernement annonçant les élections des conseils régionaux, des conseils municipaux et du sénat, dans les semaines et les mois à venir, les partis de l'opposition ont adressé le 6 Février 2018 une correspondance au Président de la République.

Les membres de l'opposition tenaient à rappeler au Chef de l'Etat l'opportunité du moment pour reformer la Commission Electorale Indépendante qui fait l'objet de controverses et de contestations depuis l'adoption et la promulgation de la loi qui l'a instituée en 2014.

Cette démarche de l'opposition s'appuyait, aussi, et surtout, sur l'Arrêt du 18 novembre 2016, de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples qui sur saisine de la société civile Ivoirienne a reconnu que l'organe électoral de notre pays ne répondait pas aux normes internationales en vigueur en la matière.

La Cour Africaine des droits de l'Homme et des Peuples a surtout relevé le caractère partisan, impartial et déséquilibré de notre Commission Electorale.

Aussi a-t-elle ordonné à l'Etat de Côte d'Ivoire de modifier la loi de 2014 portant création de la Commission Electorale Indépendante avant le 18 novembre 2017.

Le gouvernement ivoirien n'ayant pas obtempéré dans les délais requis par l'Institution judiciaire Africaine dont notre pays est parti, l'opposition ivoirienne a demandé au Chef de l'Etat d'ouvrir une large concertation avec toutes les parties prenantes aux élections pour reformer, de manière consensuelle, la CEI dans le respect des termes du verdict de la juridiction ci-dessus indiquée.

L'opposition pour démontrer sa bonne foi a indiqué au gouvernement qu'elle soutenait les propositions de la société civile ivoirienne qui pourraient constituer une base de discussion.

En effet la société civile a saisi le gouvernement de deux projets :

- Un projet relatif à la composition et au fonctionnement de la Commission Electorale

- Et un projet de code électoral.

A notre offre de dialogue et de concertations pour parvenir à un consensus, gage de paix durable, pour la Côte d'Ivoire, le gouvernement a répondu par une fin de non-recevoir, par courrier, en date du 26 février 2018 signé par Monsieur Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO, Ministre d'Etat, auprès du Président de la République, chargé du Dialogue politique et des relations avec les Institutions.

Le gouvernement tout en reconnaissant le caractère obligatoire de l'Arrêt de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des peuples, affirme cependant, ‟qu'il ne lui parait pas opportun de l'exécuter avant les échéances électorales.

Les autorités ivoiriennes, par leur refus d'exécuter un acte de justice visant à rendre la CEI conforme à sa mission, place l'Institution Electorale dans une posture illégitime et illégale qui affecte et entache de nullité toutes les élections qu'elle est amenée à organiser sur injonction du gouvernement.

En raison de ce qui précède, les partis politiques de l'opposition prennent à témoins l'opinion nationale et internationale sur l'attitude méprisante et belliciste du gouvernement à l'égard non seulement du peuple ivoirien qui n'aspire qu'à la quiétude, mais aussi à l'endroit de l'Institution Juridique Africaine dont notre pays est signataire. ... suite de l'article sur LInfodrome