vendredi 9 mars 2018 par Jeune Afrique

Après une semaine de négociations serrées, la coalition au pouvoir ivoirien est parvenue à s'entendre sur des listes communes pour les prochaines élections sénatoriales, prévues le 24 mars prochain. Mais les tensions demeurent au sein du RHDP.

La coalition au pouvoir aura attendu le dernier moment, ce vendredi 9 mars au matin, pour déposer les dossiers de ses candidats aux sénatoriales, prévues le 24 mars prochain, devant la Commission électorale indépendante (CEI). À quelques heures de la fin du délai légal, qui prenait fin ce vendredi à minuit, moins d'une dizaine de prétendants avaient en effet été enregistrés.

Alors que le contexte reste tendu entre les deux poids lourds de la coalition présidentielle, le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d'ivoire (PDCI), les négociations ont en effet duré toute la semaine. Lundi 5, mardi 6 et jeudi 8 mars, les figures du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle), se sont réunies pendant de longues heures au sein du comité de haut niveau chargé de piloter le projet de parti unifié. Dans la matinée de ce vendredi, les derniers arbitrages ont été rendus.

L'opposition a décidé de ne pas présenter de candidat et de ne pas reconnaître les résultats de cette élection
L'enjeu n'est en aucun cas celui des résultats du scrutin des sénatoriales. Alors qu'un tiers des 99 futurs sénateurs seront nommés par Alassane Ouattara, deux-tiers seront élus au suffrage indirect. Le collège électoral est en effet composé de députés, de conseillers de district autonome élus, de conseillers régionaux, de conseillers municipaux, qui sont très majoritairement acquis à la coalition au pouvoir.

Le RDR et le PDCI majoritaires dans la répartition des sièges
L'opposition a ainsi décidé de ne pas présenter de candidat et de ne pas reconnaître les résultats de cette élection. Créée par la Constitution de la troisième République, le Sénat est très critiqué par les pro-Gbagbo, mais aussi par plusieurs organisations de la société civile, qui y voient une institution inutile et clientéliste.

90 % des postes vont au RDR et au PDCI et 10 % aux trois autres partis, confie ainsi un cadre du parti présidentiel
Cette répartition des sièges entre les différents partis du RHDP a ainsi été discutée pendant de longues heures. In fine, 90 % des postes vont au RDR et au PDCI et 10 % aux trois autres partis , confie ainsi un cadre du parti présidentiel.

Si des grincements de dents se sont fait entendre au sein des petits partis de la coalition, les négociations n'ont pas été simples entre les deux poids lourds. ... suite de l'article sur Jeune Afrique