mercredi 14 mars 2018 par Pôle Afrique

Après la paralysie, le calme revient dans la ville de Bangolo. Le récit de notre envoyé spécial.

C'est une ville de Bangolo morte qu'il nous a été donné de visiter l' après-midi du mardi 13 mars. A la gare de Man, un lieu habituellement bondé de monde, un nombre impressionnant de corps habillé est présent. Les rues sont désertes. Les commerces, les établissements scolaires et les édifices publics hermétiquement fermés.

Ce constat est la résultante d'un fait qui aurait soulevé le courroux de la population. De quoi s'agit-il ?

Selon les informations recueillies dans la nuit du lundi au mardi, un poste de contrôle de gendarmerie dans le village de Béoué-Zibiao est attaqué par cinq individus. Les gendarmes au nombre de deux en poste, ripostent vigoureusement. Un individu présenté par les forces de l'ordre comme assaillant est atteint mortellement quand un second est grièvement blessé. Les populations du village de Diéhouzon d'où est originaire Bah Gnahé Franck, l'individu abattu tôt le matin envahissent la brigade gendarmerie pour réclamer son corps sans vie.

Certains de ses proches, qui le présentent sur les réseaux sociaux comme un photographe, estiment qu'il y a eu confusion.

La tension monte d'un cran. Les hommes de la marée chaussée appellent du renfort. Guiglo, Man, Duékoué, Logoualé répondent en envoyant des hommes pour éviter tout débordement.

Les autorités administratives convoquent rapidement une réunion de crise avec les leaders communautaires pour sensibiliser les jeunes.

Touzamoin Benoît, chef de village de Gouégui que PôleAfrique.info a rencontré se réjouit du calme qui est revenu. Après la mort du jeune au barrage la nuit, ses parents et amis ont déferlé sur la gendarmerie. Le secrétaire général de la préfecture voyant le mal venu, nous a convoqués afin de sensibiliser les uns et les autres à la retenue. A l'issue de la réunion, nous avons eu une séance de travail avec les jeunes en colère. Nous leur avons dit qu'il faut garder le calme et faire confiance aux autorités qui feront tout pour que les responsabilités soient situées. Je me réjouis que le message soit entendu car s'attaquer aux édifices publics ne fait que nous mettre en retard. Nous ne voulons pas que ce qui s'est passé ailleurs se reproduise chez nous ici. Merci aux jeunes qui nous ont compris , a martelé le garant de la tradition.

Une jeune fille qui a requis l'anonymat, revient sur la chaude matinée. Nous n'avons rien compris ce matin. Des tirs par ci, des tirs par là. Nous avons été véritablement traumatisés ce matin. Nous avons couru dans tous les sens ce matin. Certains jeunes sont chicotés sans qu'ils n'aient fait quelque chose. On ne sait vraiment pas où on va même , s'indigne-t-elle.

Le corps préfectoral qui fait des mains et des pieds pour que le calme soit maintenu et ce, durablement, continue la sensibilisation. Des cadres et élus bien que hors de la ville appellent au calme. Nous continuons de négocier pour que la quiétude revienne définitivement. Merci à tous les élus et cadres qui lancent des appels au calme. ... suite de l'article sur Pôle Afrique

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